Chrono. : 23/01, 9/02, 15/03, 2/05, 30/05, 12/07, 25/07, 29/07, 28/08, 19/09, 4/10, 24/10.

République d'Irlande

À la différence de beaucoup de ses partenaires de l'Union européenne, la république d'Irlande est en passe de satisfaire aux critères de Maastricht. Pour la cinquième année consécutive, elle enregistre le taux de croissance le plus élevé de l'Union : celui-ci dépassera sans doute les 6 % du PIB en 1996 et peut-être même en 1997. Depuis 1994, la consommation intérieure s'est redressée nettement chaque année ; les investissements ont augmenté d'environ 10 % en 1995 et l'on s'attend à un taux de 8 % pour 1996 ; la production manufacturière a fait un bond d'environ 20 % en 1995 et si, en 1996, elle risque d'être plus modeste, elle atteindra sans doute 11 %. Les secteurs de la haute technologie, sous contrôle multinational, sont à la pointe de la production et des exportations. Dans ces conditions, il n'est guère étonnant que les répercussions en matière d'emploi aient été positives. Peu à peu, le pays semble en voie de surmonter le fléau endémique du chômage, qui a provoqué l'émigration massive des Irlandais depuis la première moitié du xixe siècle. Il n'y a pas si longtemps, le nombre des demandeurs d'emploi représentait 20 % de la population active ; en 1995, il était descendu à 13 % et l'on s'attend à un taux de moins de 12 % pour 1996. Avec une balance courante positive, un taux d'inflation stabilisé autour de 2 % et un déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB, le bilan économique irlandais est effectivement positif. Malgré cela, le principal parti de la coalition gouvernementale (le Fine Gael) ne semble pas avoir augmenté son audience. À en juger par les sondages d'opinion, le gouvernement qui sortira des urnes en 1997 sera de nouveau un gouvernement de coalition. Les Irlandais semblent refuser dorénavant de confier leur destin à un seul parti politique.

La République, où le divorce n'est autorisé que depuis 1995, continue d'être traversée par de grands débats consécutifs à son entrée dans la modernité économique et sociale. La sécularisation de la société est à l'ordre du jour, mais l'opposition et le poids de l'Église catholique, qui fait cette année campagne contre la contraception, restent forts. La neutralité irlandaise, toujours soutenue par la majorité des habitants, malgré le rapprochement avec l'Europe, ainsi que le problème de la drogue, qui provoque une mobilisation populaire importante contre les trafiquants, suscitent également d'importants débats dans le pays.

Paul Brennan