Journal de l'année Édition 1991 1991Éd. 1991

Martina Navratilova a remporté son neuvième titre, son 99e match à Wimbledon. À 33 ans, l'Américaine n'a jamais rien laissé au hasard pour devenir, être et rester la meilleure. Sa classe naturelle, sa puissance physique et son jeu de gauchère l'ont toujours placée au dessus des autres sur gazon, compensant son relatif manque de vitesse par une utilisation parfaite de sa technique, et notamment de son revers.

Victorieuse de Steffi Graf au tour précédent, Zina Garrison a complètement raté sa finale. Contractée par l'enjeu, asphyxiée par le pressing imposé par son adversaire, la Noire américaine n'a su à aucun moment se servir efficacement de son coup droit d'attaque et de sa volée. Elle a joué neuf balles sur dix en reculant ou sur les talons. Dans ces conditions c'était la défaite assurée.

Internationaux de Grande-Bretagne
(Wimbledon, 25 juin-8 juillet)
Simple messieurs

Demi-finales : Edberg (S) b. Lendl (T), 6/1, 7/6 (7-2), 6/3 ; Becker (RFA) b. Ivanisevic (Y), 4/6, 6/4, 6/4, 6/7 (8-10), 6/3.

Finale : Edberg (S) b. Becker (RFA), 6/2, 6/2, 3/6, 3/6, 6/4.

Simple dames

Demi-finales : Navratilova (T) b. Sabatini (Arg.), 6/3, 6/4 ; Garrison (E-U) b. Graf (RFA), 6/3, 3/6, 6/4.

Finale : Navratilova (T) b. Garrison (É-U), 6/4, 6/1.

Double messieurs

Finale : Leach-Pugh (É-U) b. Aldrich-Visser (AdS), 7/6 (7-5), 7/6 (7-4).

Double dames

Finale : Novotna-Sukova (T) b. Jordan (É-U)-Smylie (Austr.), 6/3, 6/4.

Double mixte

Finale : Garrison-Leach (É-U) b. Smylie-Fitzgerald (Austr.), 7/5, 6/2.

Flushing Meadow

L'Open des États-Unis s'est achevé par une surprise de taille avec le triomphe de l'Américain Pete Sampras devenu, à 19 ans à peine, le plus jeune vainqueur du tournoi. Il l'a emporté devant André Agassi sur le score sans appel de 6/4, 6/3, 6/2. Cette victoire expéditive obtenue en 102 minutes rejoindra dans la mémoire du tennis l'avènement de Ken Rosewall sur la terre battue de Roland-Garros et celui de Boris Becker sur l'herbe de Wimbledon. D'autant qu'au cours de cette rencontre le très relax Californien a effectué une démonstration de ses qualités où la vitesse stupéfiante du service (15 aces en moyenne par match) côtoie une grande variété de touches de balle à la volée.

Une étoile est née. Gabriela Sabatini était une star avant d'avoir gagné un titre majeur. Personne à New York n'aurait parié un seul peso sur ses chances de battre Steffi Graf en finale. C'était oublier que l'Argentine avait accompli en quelques mois la plus belle des mutations à la suite d'un changement d'entraîneur, passant d'un coach « crocodile » (Gimenez) à un coach « attaquant » (Kirmoyr). Résultat : un jeu plus offensif, un enthousiasme retrouvé qui lui ont permis de gagner son premier tournoi du grand chelem et de perdre ainsi sa réputation de joueuse de fond de court. Il était temps.

Internationaux des États-Unis
(Flushing Meadow, 27 août-9 septembre)
Simple messieurs

Demi-finales : Sampras (É-U) b. McEnroe (É-U), 6/2, 6/4, 3/6, 6/3 ; Agassi (É-U) b. Becker (RFA), 6/7 (10-12), 6/3, 6/2, 6/3.

Finale : Sampras (É-U) b. Agassi (É-U), 6/4, 6/3, 6/2.

Simple dames

Demi-finales : Graf (RFA) b. Sanchez (E), 6/1, 6/2 ; Sabatini (Arg.) b. Fernandez (É-U), 7/5, 5/7, 6/3.

Finale : Sabatini (Arg.) b. Graf (RFA), 6/2, 7/6 (7-4).

Double messieurs

Finale : Aldrich-Visser (AdS) b. Annacone-Wheaton (É-U), 6/2, 7/6 (7-3), 6/2.

Double dames

Finale : Fernandez-Navratilova (É-U) b. Novotna-Sukova (T), 6/2, 6/4.

Double mixte

Finale : Smylie-Woodbridge (Austr.) b. Zvereva (URSS)-Pugh (É-U), 6/4, 6/2.

Coupe Davis

Comme prévu, les États-Unis ont facilement disposé de l'Australie qui n'avait pas cette fois l'avantage de disputer la rencontre à domicile sur sa surface de prédilection, le gazon. Sur la terre battue de Saint Petersburg, la finale était trop disproportionnée entre des Américains parfaitement à leur place et des Australiens qui manifestement, et quelque soit leur précédent mérite, n'y étaient pas. Résultat : 3-0 dès la fin de la deuxième journée, grâce aux victoires en simple d'André Agassi et de Michael Chang et en double du duo Leach-Puch. Une simple formalité en somme et c'est bien dommage pour la vieille dame du tennis qui a bien besoin d'un lifting, de réformes, dont la plus nécessaire dans l'immédiat serait d'unifier la surface de jeu. Jouer, par exemple, une année sur terre battue, puis la suivante sur synthétique, etc. L'intérêt de l'épreuve y gagnerait.

Masters

On ne pouvait rêver meilleure finale pour ce tournoi des maîtres. Celle de la pure logique entre les deux joueurs qui ont marqué la saison de leur empreinte. Stefan Edberg le nouveau numéro 1 mondial et André Agassi le finaliste malheureux de Roland-Garros et de Flushing Meadow. Au terme d'une rencontre accrochée de plus de 3 h 15 min, ce fut finalement la volonté de vaincre de l'Américain qui l'emporta sur la placidité du Suédois, tout surpris des progrès accomplis au service depuis le dernier US Open par son adversaire du jour.