Les Français ont donc fait figure de favoris aux récents championnats du monde de Stockholm. Hélas, ils n'ont pas tenu la distance et se sont d'extrême justesse inclinés devant les Italiens en demi-finale. La fameuse équipe professionnelle américaine des As de Dallas remporte la finale. C'est seulement 3 points de match (453-450) qui en fin de compte séparent les deux équipes (la France se classe 3^e). À signaler le retour en force des Transalpins parmi la superélite du bridge mondial. Tous les fervents du bridge se réjouissent de retrouver l'Italie occuper une place sur le podium. L'Italie, rappelons-le, a dominé le bridge mondial pendant plus de 15 ans.

Si les grands événements internationaux constituent la une du bridge, il n'en demeure pas moins que c'est la vie fédérale qui demeure l'essentiel pour près de 50 000 affiliés et que c'est tout le développement du bridge qui importe avant tout pour près de 2 millions de bridgeurs en France.

Patronné par le plus dynamique de tous les présidents, José Damiani, la Fédération française du bridge (FFB) inaugure à la fin de l'année 1983 la Maison du bridge, 73, avenue Charles-de-Gaulle, à Neuilly. 14 000 adhérents disputent fin 83 le tournoi du Cinquantenaire. La large démocratisation du bridge est flagrante. De plus en plus nombreuses sont les grandes administrations nationales et privées qui créent de véritables départements de bridge. Certains d'entre eux comptent plusieurs centaines d'adhérents et participent, comme les PTT, au développement du bridge français.

Le bridge est un des plus beaux sports de l'esprit. Que faut-il pour y jouer ? Une table, quatre chaises et un jeu de cartes, autrement dit un matériel accessible à tous. Le bridge n'est plus réservé « aux adeptes du baise-main ou aux gentlemen en cachemire ». En Inde, le bridge est devenu un jeu populaire dont les compétitions réunissent parfois plusieurs milliers de bridgeurs. Le temps n'est pas très éloigné où nos municipalités s'occuperont de nos loisirs et comprendront que le bridge est la meilleure solution pour de nombreux administrés appartenant à tous les âges.

Pierre Jais et Michel Lebel

Scrabble

L'arme des dictionnaires

Le Scrabble francophone reste dominé par Michel Duguet. Jusqu'alors simple surdoué, le jeune Parisien fait désormais figure de phénomène : champion de France en 1980, 1981 et 1982, champion francophone en 1982, il a réalisé le 12 septembre 1983 un exploit qui a des chances de rester inégalé : il a remporté les quatre manches du championnat de France à 100 %. On peut comparer cette performance à celle d'un joueur de tennis qui gagnerait un tournoi sans perdre un seul point...

Deux autres scrabbleurs, vieilles gloires malgré leur jeunesse, ont captivé un large public : en finale du jeu Les chiffres et les lettres, Vincent Labbé, champion francophone 1980, a battu Jean-Marc Bellot, champion francophone 1977. On ne peut qualifier de fracassante cette irruption du Scrabble sur la scène télévisée puisque le mot n'a pas été prononcé une seule fois à l'antenne. En revanche, en septembre 1983 a commencé une série d'émissions quotidiennes de Scrabble sur France III, Région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Les joueurs qui peaufinent leur entraînement disposent désormais de l'arme absolue : à quelques jours d'intervalle sont parus deux 7 + 1, dictionnaires qui permettent non seulement de trouver tous les scrabbles secs (c'est-à-dire en sept lettres), mais aussi les huit lettres, qui s'appuient sur une lettre déjà posée sur la grille. Il s'agit du Grand Dictionnaire du scrabbleur, de Michel Pialat (Larousse) et du Dictionnaire Marabout du Scrabble, de Paul Levart.

Philippe Lormant a repris les rênes de la Fédération française de Scrabble, qu'il avait abandonnées en 1981 à Jacques Soussan. La Fédération est désormais installée 96, boulevard Pereire, 75017 Paris.

Michel Charlemagne

Philatélie

Déception chez les collectionneurs

La sortie des catalogues est chaque année attendue avec plus ou moins d'impatience. Sans être forcément un spéculateur, chaque philatéliste aime à constater que sa collection prend de la valeur. Or 1983, pour le philatéliste, est une année de déceptions. Les cotiers, enfermés dans une tour d'ivoire, ignorent-ils tout de la conjoncture économique ?