Un moment suspecté de créer des lésions du myocarde (observées chez des rats), l'huile de colza est maintenant produite à partir d'un colza créé par l'INRA et ne contenant pas d'acide érucique, responsable des lésions. Une variété nouvellement mise au point sera bientôt diffusée : elle est exempte de glucosinolates, substances antithyroïdiennes qui présentent, dans les tourteaux, des inconvénients pour les animaux autres que les ruminants.

Parallèlement à ces travaux sur les sources classiques de protéines, des études portent sur un meilleur emploi de l'urée industrielle (qui peut, dans une certaine proportion, être incorporée aux aliments du bétail), sur la production et l'utilisation des acides aminés essentiels (lysine, méthionine), et sur la production de protéines par des micro-organismes poussant sur des substrats qui peuvent être des déchets d'origines diverses.

Une dernière voie de recherches vise à réduire la consommation de protéines, notamment par la sélection d'animaux qui en exigent moins et par la mise en place de technologies d'épargne, telles que le tannage. Dans la vaste panse des ruminants, les protéines sont attaquées par des microbes qui réduisent leur valeur biologique. Pour conserver aux tourteaux et aux farines toute leur valeur alimentaire, l'INRA propose un procédé — breveté — d'insolubilisation des protéines par tannage, qui les préserve des microorganismes.

Pour l'alimentation humaine, l'INRA étudie dans un atelier pilote l'extraction des protéines végétales pour la production de concentrais (60 à 65 % de protéines) ou d'isolats (95 % de protéines).

Milieu

La connaissance de la structure des sols, de leurs réserves minérales et hydriques, de leur comportement vis-à-vis de la dynamique de l'eau, du microclimat a des conséquences sur les pratiques culturales et les potentialités agricoles. Une étude du transfert de l'azote dans le sol a permis de maîtriser la fertilisation azotée.

L'INRA poursuit des travaux de cartographie pédologique à petite, moyenne et grande échelle. Un programme réalisé avec la chambre d'agriculture de l'Aisne pour l'établissement de cartes au 1/10 000 et 1/5 000 a montré l'utilité de telles cartes pour des périmètres particuliers posant des problèmes spécifiques.

L'essor des cultures abritées a conduit à rechercher un mode d'estimation de leurs besoins en eau. Les erreurs d'appréciation par excès ou par défaut avaient des conséquences catastrophiques pour la culture comme pour le sol. Les chercheurs de l'INRA ont mis en évidence une corrélation étroite entre la consommation d'eau et la quantité d'énergie solaire pénétrant dans la serre.

Il est désormais possible d'estimer les besoins en eau de ces cultures à partir de la seule connaissance du rayonnement solaire et des caractéristiques optiques des matériaux de couverture des serres.

Génétique

La génétique permet de sélectionner des plantes plus résistantes aux parasites ou aux agressions climatiques (froid, sécheresse, etc.). C'est ainsi qu'a été créée une nouvelle variété de tomate, Héline, douée d'une résistance génétique partielle au mildiou, et se contentant de quelques traitements fongicides.

Le blé tendre d'automne Roazon, créé par hybridation avec une espèce sauvage voisine des blés, a conservé de cet ancêtre un très bon comportement à l'égard du piétin verse et des rouilles. Il est remarquable aussi par sa résistance à la verse et au froid, ainsi que par sa précocité et sa productivité. Les Triticales, hybrides de blé et de seigle créés par l'INRA pour l'alimentation animale, offrent une bonne perspective d'extension dans les zones marginales, grâce a leurs rendements et à leur résistance aux maladies.

La sélection des races animales les plus productives, pratiquée depuis longtemps par les éleveurs, menace de faire disparaître des races rustiques porteuses de gènes qui pourraient un jour se révéler utiles. L'INRA étudie les moyens de sauvegarder, entre autres, les brebis des Causses et les races domestiques de Sardaigne.

Reproduction

Il est désormais possible de prélever les œufs fécondés d'une vache sélectionnée pour ses aptitudes (production de lait ou de viande) et de les transplanter dans l'utérus d'autres vaches qui assurent la gestation. Par cette technique, qui se fait maintenant sans intervention chirurgicale grâce à un dispositif mis au point à l'INRA, on espère multiplier la descendance de femelles remarquables et, de plus, augmenter la production de bovins en obtenant des veaux jumeaux. Le transfert d'œufs fécondés peut aussi être un moyen de conserver des races menacées.

Vaccinations

La brucellose, infection microbienne transmissible à l'homme (fièvre de Malte ou fièvre ondulante), est cause d'avortements chez les bovidés et chez les suidés. L'INRA a donc breveté une nouvelle méthode de vaccination, qui supprime les inconvénients des procédés employés jusqu'ici tout en réunissant leurs avantages : le vaccin est administré par voie conjonctivale (une goutte dans l'œil).

Pour la première fois, une vaccination antivirale est réalisée en pisciculture. Le vaccin contre la septicémie hémorragique, mis au point par l'INRA, est dissous dans de l'eau. Les poissons sont plongés dans ce bain médicinal pendant une durée déterminée, après quoi on les replace dans leur milieu habituel.

Énergie

L'INRA participe activement aux recherches en cours sur l'utilisation de la biomasse pour la production d'énergie. Elle a notamment mis en place une installation de récupération du méthane produit par la fermentation du lisier de porc : les porcelets peuvent ainsi être chauffés par la combustion du méthane issu de leur propre lisier.