Les mollicutes constituent un matériel de choix pour la recherche fondamentale. Le fait qu'ils ne possèdent pas une paroi de type bactérien permet d'étudier en éprouvette la membrane qui entoure leur cytoplasme et qui est directement en contact avec le milieu extérieur. C'est un cas absolument unique chez les êtres vivants.

Cholestérol

La composition de la membrane des mollicutes dépend étroitement des conditions dans lesquelles ils sont cultivés. Le cholestérol et les acides gras constituent des éléments importants de cette membrane. Or, les mollicutes ne peuvent pas synthétiser eux-mêmes ce cholestérol. On sait que le cholestérol est impliqué chez l'homme dans l'athérosclérose. Il y aurait donc un grand intérêt à connaître les facteurs qui interviennent dans la fixation du cholestérol au niveau de la membrane des mollicutes. Une telle recherche pourrait un jour trouver des applications prophylactiques et thérapeutiques chez l'homme.

D'autres applications de ces recherches à la médecine présentent un intérêt encore plus direct. Une forme de pneumonie chronique est causée par un mycoplasme, qui a été isolé et cultivé vers 1954. On trouve dans l'organisme humain d'autres mycoplasmes, et la question est importante de savoir s'ils sont ou non responsables de certaines maladies.

On s'est aperçu aussi que le mycoplasme de la pneumonie, lorsqu'il est injecté à des hamsters, provoque chez eux une inflammation aiguë du pancréas. Or, on a observé des pancréatites chez certains sujets humains atteints de pneumonies.

L'agriculture « biologique » sans parti pris

Prêchant le refus des méthodes de culture intensive (engrais chimiques et pesticides), le mouvement en faveur d'une agriculture dite biologique est resté longtemps confiné à un petit nombre de pratiquants. On lui reprochait, outre des tendances mystiques et irrationnelles, sa sujétion naïve à des entreprises à but lucratif, qui monopolisent la vente aux cultivateurs de substituts des engrais classiques (comme des roches pulvérisées) ou la distribution des produits dits naturels.

Confrontation

Le 10e congrès de l'association Nature et Progrès (Paris, novembre 1974) a été pour l'agriculture biologique, en même temps qu'un succès d'affluence, une étape d'ouverture vers des milieux jusqu'ici indifférents ou hostiles.

Pour la première fois, des débats avec les techniciens de l'agriculture classique se sont déroulés sans excommunications passionnelles et sur le terrain de l'argumentation objective. Les tenants de l'agriculture biologique semblent avoir pris quelque distance avec le mysticisme naturiste comme avec les firmes qui exploitent leur idéologie au niveau de la production ou de la consommation. Ils apportent désormais des nuances à leur condamnation des produits de traitement fournis par la chimie.

INRA

De leur côté, des chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (organisme naguère dénoncé pour sa prétendue complaisance envers les industries chimiques) ont été invités au congrès et ont pris une large part aux débats, à titre personnel. Sans adopter les présupposés doctrinaux de l'agriculture biologique, qu'ils considèrent dans une large mesure comme irréalistes, les spécialistes de l'INRA sont prêts à étudier sans parti pris les réalisations des cultivateurs qui se réclament de ce mouvement : elles peuvent apporter des enseignements utiles dans une période où le coût des produits de traitement subit une hausse énorme et où l'attention se porte sur les nuisances causées par l'abus des pesticides. À cet égard, le succès des manifestations organisées à la porte Maillot par Nature et Progrès apparaît lié à l'ensemble du courant écologique, ainsi qu'en témoigne la place qui y fut donnée à la contestation de l'énergie nucléaire.

Médecine

L'antimédecine et la peur des médicaments

L'antimédecine recrute, même parmi les médecins, de zélés prosélytes depuis la publication de Medical Nemesis (Vengeance médicale), signé par l'Américain Ivan Illich, ancien prêtre catholique qui dirige, à Cuernavaca (Mexique), le Centre interculturel de documentation.