Le nombre des chaînes, la diversité des programmes, la multiplicité des flashes d'informations, le renouveau permanent font de la radio un instrument pratique, disponible à toute heure, recueillant souvent l'intérêt.

Chaque chaîne cherche l'originalité afin de mieux concurrencer sa rivale directe. Sur France-Inter, Jean Garetto et Pierre Codou proposent L'oreille en coin, dont le ton caustique frôle souvent l'insolence et suscite quelquefois le sourire. Mais, à vouloir trop en faire, les producteurs s'épuisent et deviennent lassants pour l'auditeur. Octobre 1972 : Inter-Actualités magazine célèbre son dixième anniversaire avec un programme de gala, réalisé à l'Opéra de Paris et présenté par l'animateur vedette Yves Mourousi qui fait, en 1973, ses débuts à la télévision.

Des présentateurs aux talents divers ont des rendez-vous fixes avec le public : Arnaud Monnier tient compagnie aux lève-tôt ; Ariane Gil se tire élégamment de la tranche ingrate du début de matinée où, entre le maquillage ou le savon à barbe et le petit déjeuner, on écoute plutôt les informations que le bavardage du disc-jockey ; Pierre Bouteiller fait une chronique intelligente de la vie parisienne, nuancée d'humour et de bon sens ; Claude Chebel raconte des histoires vécues ; Anne Gaillard a le principal mérite de savoir choisir les spécialistes auxquels elle fait appel pour répondre aux questions des auditeurs sur des sujets pratiques précis ; Jean Bardin, fidèle au style qui est le sien, est chargé des jeux du samedi (plus tard, il devra assurer le programme du petit matin) ; sous la direction de Claude Dufresne, Annick Beauchamp, revenue à l'antenne, s'intéresse toujours aux problèmes de la femme, et Claude Villers a l'ambition de proposer une sorte d'entracte l'après-midi ; José Artur, privé de micro après le scandale de la publicité clandestine, joue à nouveau de son ton grinçant et de sa voix qui susurre ; enfin, Jacques Chancel continue à pratiquer sa Radioscopie.

Tous les prétextes sont bons pour les débats politiques, et la campagne électorale s'installe bien avant la date qui lui est impartie.

Concurrence

À Europe no 1, Maurice Siégel, conscient que les radios, pour se vouloir tellement différentes les unes des autres, finissent par se ressembler, décide de remodeler radicalement les structures de la station ; quatre ateliers autonomes sont mis en place à la suite du départ de Pierre Delanoë, qui quitte la direction des programmes pour se consacrer à sa carrière d'auteur, parolier, librettiste : informations et musique, radio tous azimuts, radio pour la jeunesse et radio pour les femmes. Hubert, Jacques Ourévitch, Pierre Bellemare, Jean-Loup Lafont, Georges Leroy, Michel Lancelot, Jacques Paoli, ainsi que des chroniqueurs comme François Chalais, Georges Altschuller, Pierre Meutey, ont rendez-vous régulièrement avec les auditeurs.

Avec ses quatre ateliers, Europe no 1 essaie de capter l'attention de chaque catégorie du public à l'heure où elle est disponible. On en revient à l'objectif permanent : la lutte pour l'audience.

Journalisme

À RTL, où la librairie Hachette a pris une participation directe dans les capitaux pendant l'été, l'ensemble des programmes reste fortement marqué par une conception dynamique et journalistique. Pour la rentrée, les innovations sont peu nombreuses. La plupart des voix sont familières : Anne-Marie Peysson, Jean Ferniot, Philippe Bouvard, Roger Priouret, Ménie Grégoire. Quelques-unes sont nouvelles, comme celles de Philippe Gildas et d'Etienne Mougeotte, transfuges de la télévision nationale. Les jeux – La case-trésor ; 200 000 lettres par semaine –, qui ont fait leurs preuves, continuent.

C'est pour le soin mis à l'élaboration que les consignes sont strictes de la part du directeur Jean Farran : les journalistes doivent être brefs et précis, leurs commentaires accessibles et concrets, les animateurs gentils et gais. Comme France-Inter, la station émet maintenant vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Sud-Radio et Radio Monte-Carlo poursuivent un effort qui les conduit vers une concurrence possible, d'ici quelques années, avec les autres stations.

Adaptation

Sur un ton bien différent, l'équipe de France-Musique se propose, elle aussi, de lutter pour la conquête d'un public plus important.