Éd. 1967Le déséquilibre entre scientifiques et littéraires se retrouve dans l'enseignement supérieur. Les littéraires sont toujours nettement plus nombreux que leurs camarades scientifiques, alors que, selon les estimations du IVe plan, et pour tenir compte des besoins de la nation en techniciens, ils auraient dû passer au second rang dès 1960.
Le Ve plan, plus réaliste, mais sans davantage de succès, avait souhaité que les deux masses soient égales en 1966. L'hécatombe du baccalauréat de 1966 dans les séries scientifiques (57 % d'échecs en math élem) n'a pas contribué à rétablir l'équilibre désiré.
D'autres éléments, probablement sous-estimés par les planificateurs, jouent un rôle non négligeable : la féminisation de l'enseignement supérieur, beaucoup plus accentuée en lettres qu'en sciences, et le rôle de refuge que jouent, selon les sociologues, les études littéraires pour les étudiants indécis. Le droit et les sciences économiques continuent d'attirer fortement les étudiants : il y avait 15 % de juristes de plus en 1966-1967 que l'année précédente.
Les allégements de programmes pour le baccalauréat de 1967
Un certain nombre de questions figurant aux programmes officiels des classes terminales ont été mises hors programme aux deux sessions du baccalauréat de 1967.
Ces allégements se sont faits en deux étapes :
– l'inspection générale a confirmé au mois d'octobre la plupart des coupes qui avaient déjà été faites l'année précédente ;
– des commissions de spécialistes ont procédé, au cours du mois de janvier, à de nouvelles suppressions en mathématiques (allégements en arithmétique, géométrie et cinématique, pour les sections scientifiques), sciences physiques et naturelles, histoire (suppression des républiques populaires pour toutes les sections, et du Japon pour les séries philosophie, math élem et sciences expérimentales) et géographie (suppression de l'Argentine, de la Suisse et du Benelux en math élem et sciences expérimentales).
Le logement étudiant
De nombreuses facultés neuves ont été ouvertes pour accueillir la masse des nouveaux étudiants : à Aix-en-Provence, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Montpellier, Strasbourg. Mais dans certaines villes où les choses avancent plus lentement — à Paris, à Lyon —, il faudra encore attendre quelques années avant que les étudiants aient des conditions de travail favorables.
Un effort important a été réalisé pour le logement des étudiants : le parc des résidences universitaires comprend 71 000 chambres, contre 34 600 en 1965.
Mais, le plus souvent, facultés et résidences sont construites en bordure des villes, parfois assez loin du centre. C'est là, en effet, que se trouvent encore des terrains disponibles, vastes et pas trop chers. Cette formule pose des problèmes qui sont loin, d'être résolus : adaptation des nouveaux étudiants, organisation de la vie collective, liaison avec les autres secteurs d'activité, création de centres culturels... Les campus comme les grands ensembles soulèvent des difficultés d'ordre psychologique et social.
Oui, les titulaires du diplôme universitaire de technologie qui sanctionne la fin des études dans les IUT peuvent s'inscrire au deuxième cycle d'enseignement des facultés des sciences. Ils peuvent avoir, sous décision du doyen, à suivre des enseignements complémentaires choisis parmi ceux du premier cycle.
Faculté des lettres : lettres classiques, lettres modernes, langues vivantes, histoire, géographie, art et archéologie, philosophie, psychologie, sociologie.
Faculté des sciences : mathématiques-physique, physique-chimie, chimie-biologie, biologie-géologie.
Les instituteurs sont formés dans les écoles normales primaires départementales. Les élèves de ces écoles sont recrutés sur concours soit à la fin de la troisième, soit après le baccalauréat. La scolarité est sanctionnée par le certificat de fin d'études normales. Ce certificat s'obtient un an après le baccalauréat et permet de devenir instituteur stagiaire. Les stagiaires sont titularisés après avoir subi l'épreuve pratique du certificat d'aptitude pédagogique.