Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

contagion

Transmission d’une infection d’un sujet malade à un sujet sain.


La contagion dépend de différents facteurs, qui sont les modes de pénétration et d’élimination des germes ainsi que l’origine des germes. Par ailleurs, la contagiosité de certaines maladies impose l’isolement des malades ou la désinfection des locaux et objets selon que la contamination (transmission du principe de la maladie) est directe ou indirecte.


Facteurs de contagion

Pénétration dans l’organisme des agents bactériens ou viraux. Ceux-ci peuvent pénétrer dans l’organisme par voie cutanée telle que piqûre ou morsure (peste), par voie muqueuse, en particulier respiratoire (diphtérie, rougeole), digestive (typhoïde, choléra), conjonctivale (trachome). Les germes peuvent être inoculés aussi lors d’injections avec un matériel insuffisamment stérile (hépatite).

Élimination des germes ou virus. Les germes ou virus peuvent être éliminés par voie aérienne (toux dans la coqueluche ou la peste pulmonaire, expectoration dans la tuberculose). Les lésions cutanées propres à la maladie en cause (variole, varicelle) peuvent être responsables de la dissémination. Les germes peuvent être éliminés dans les selles (typhoïde, poliomyélite, choléra) ou les urines (leptospiroses) des sujets malades ou des porteurs de germes.

Les porteurs de germes sont des sujets qui, sans être apparemment malades, disséminent la maladie : soit avant que la maladie soit déclarée, soit lors de la convalescence, les plus redoutables étant les porteurs sains qui font une affection inapparente ou fruste (du fait de la faible virulence du germe, ou du terrain résistant du sujet). Ces infections inapparentes, étant cependant immunisantes, ont donc une double importance épidémiologique : immunisation des porteurs et transmission aux autres sujets.

Origine de l’infection. Elle est variable : les germes peuvent se trouver sur le sol, dans l’atmosphère, dans l’eau. Certaines affections sont propagées par les animaux : les insectes véhiculent ou inoculent une infection ; les rats propagent la spirochétose (urines), la peste (puces) ; les mammifères la brucellose, la rage. L’homme transmet surtout des maladies infectieuses particulières à l’espèce humaine (rougeole, diphtérie, méningite, poliomyélite) ; il peut transmettre des maladies communes à l’homme et aux animaux (tuberculose, syphilis, psittacose). La contamination peut être le fait des malades, mais aussi des porteurs sains.


Contagion directe ou indirecte

En fonction de ces différents éléments, la contagion est directe, d’homme à homme, ou le plus souvent indirecte, par les objets, les aliments, ou l’eau souillée par des germes qui résistent dans le milieu extérieur. Certaines maladies (typhoïde, poliomyélite, variole) peuvent se transmettre à la fois de manière directe et indirecte. Le type de contagion détermine les mesures destinées à éviter la dissémination : isolement dans les affections à contagion directe, désinfection (pour détruire les germes éliminés) dans les maladies à contamination indirecte.


Mesures pour éviter la contagion

Pour lutter contre les maladies contagieuses, afin d’éviter l’épidémisation (v. épidémie), diverses mesures sont nécessaires :
— déclaration de la maladie (obligatoire dans certains cas) aux services d’hygiène (loi de 1902) ;
— éviction scolaire de durée variable selon la maladie ;
— isolement du malade à domicile ou parfois en milieu hospitalier, en cas de maladie très contagieuse (parfois intervient un arrêté préfectoral, par exemple en cas d’épidémies localisées de méningite, de poliomyélite, de variole) ;
— désinfection en cours et en fin de maladie ; il est nécessaire de désinfecter la peau, les muqueuses du malade, ses urines, ses selles, mais aussi les vêtements, la literie, l’atmosphère, voire les murs des locaux d’isolement ;
— désinsectisation, dératisation parfois indispensables (peste).

Enfin, il est fondamental de protéger l’entourage du malade — médical, infirmier ou familial — grâce à la vaccination, ou dans certains cas par un traitement préventif.

Chez un sujet déjà contaminé, la maladie peut dans certains cas être atténuée par l’injection de sérum spécifique ou par celle de gammaglobulines.

P. V.

 G. W. Anderson et M. G. Arnstein, Communicable Disease Control (New York, 1941 ; 4e éd. avec la coll. de R. M. Lester, 1964 ; trad. fr. Prophylaxie des maladies contagieuses, Éd. d’organisation, 1966).

container

ou conteneur, engin de transport (cadre, citerne amovible ou autre engin analogue) d’un volume intérieur d’au moins un mètre cube, ayant un caractère permanent et étant de ce fait assez résistant pour permettre un usage répété, conçu pour faciliter le transport de marchandises, sans rupture de charge, par un ou plusieurs moyens de transport, muni de dispositifs le rendant facile à manipuler, notamment lors de son transbordement d’un moyen de transport à un autre, et étudie de façon à être facile à remplir et à vider.


Le container est utilisé depuis plus d’une vingtaine d’années par diverses compagnies de navigation, mais l’emploi de grands containers sur des navires spécialisés, seul capable d’assurer la rentabilité du procédé, ne commence qu’après l’acquisition en 1955 par Malcolm MacLean, qui dirigeait aux États-Unis une entreprise de camionnage, de deux armements américains. Ceux-ci donnent naissance à la Sea-Land Service Incorporation, qui se consacre tout d’abord à une activité de cabotage américain par containers, tandis que, de son côté, la Matson Line réussit à faire prospérer de semblables services entre la Californie et Hawaii. En 1966, Sea-Land crée un service hebdomadaire de porte-containers sur l’Europe, et plusieurs armements européens s’engagent alors dans la même voie.


Diversité et normalisation

La structure d’un container se compose, en général, d’une ossature métallique et de parois plus minces en acier, en aluminium, parfois en matière plastique, en contre-plaqué ou en fibre de verre.