Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

construction (suite)

Les bureaux annexés aux installations industrielles doivent être de deux natures : ceux qui sont réservés au travail des agents d’exécution et de transmission (dactylos, comptables, secrétaires, standardistes), compartimentés par nature d’occupation, et ceux qui sont réservés au personnel dirigeant. Tous les locaux doivent être parfaitement et rationnellement éclairés, chauffés, ventilés et, autant que possible, insonorisés.


Protection des constructions dans des régions particulières


Protection contre les séismes

Il y a deux façons de concevoir la construction.

Dans l’ancienne méthode japonaise, les immeubles sont édifiés en matériaux extrêmement légers, sans étage, avec ossature et charpente en bambou et parois en fibre. On évite le verre, les éléments denses, les bois lourds et « nerveux », c’est-à-dire cassant sec. Les fenêtres sont en Plexiglas ou, à défaut, en verre armé. Toutes les issues sont de plain-pied et largement accessibles.

Dans la seconde méthode, les constructions sont entièrement en béton armé, avec des massifs de fondation larges et des ancrages solides. Les planchers d’étage sont en béton fortement armé ; l’amiante-ciment est utilisé au maximum pour les parois et la toiture. On évite l’emploi du verre et des bois nerveux. Les issues sont multiples. Des « niches » sont ménagées pour les points éloignés des issues en vue de constituer des refuges de sécurité ; les murs sont calculés pour ne pas se rompre quand ils passent de la verticale à une inclinaison de 70 ou de 65°, par exemple, par rapport à l’horizontale. Les sous-sols sont aménagés pour résister à l’écrasement et au resserrement des parois. Enfin les ondes séismiques se propageant toujours horizontalement, la protection doit être prévue par contreventement et soutènement.


Protection contre le gel en régions froides ou en haute montagne

Pour résister aux fortes gelées, les bétons sont traités, lors du gâchage, par des « antigélifs » adjuvants à base d’entraîneurs d’air et de plastifiants réducteurs d’eau. On doit particulièrement étudier l’isolation thermique des murs, des toitures, des cloisons et des planchers. Les fondations doivent être profondes et solidement ancrées, car les effets du dégel, après des gels intenses et prolongés, sont particulièrement à redouter. Dans les régions à hiver rude, il faut éviter de construire à flanc de coteau en raison des glissements de terrain fréquents aux premières chaleurs du printemps par fusion des « lentilles » de glace qui se forment dans les terrains glaiseux ou marneux durant le gel, à des profondeurs variant entre 0,80 m et 1,30 m ; le sol se liquéfie littéralement en bouillie lors de cette fusion et peut entraîner, par son glissement, de véritables catastrophes. En outre, dans certaines vallées, les immeubles construits sur les pentes peuvent se trouver sur le trajet des avalanches.


Protection en zone de littoral

Sur une profondeur de 3 à 5 km, les immeubles construits en béton armé le long du littoral doivent être protégés contre l’action des embruns, qui, par un apport de sels dans les capillaires en béton, provoquent une corrosion électrochimique des armatures d’acier et mettent en danger la stabilité des immeubles. Le béton de recouvrement des armatures les plus proches de l’extérieur doit être compact, sans fissures, bien homogène, richement dosé en ciment (pas moins de 350 kg de ciment par mètre cube de béton et pas plus de 400 kg). En outre, il est essentiel que l’épaisseur du béton de recouvrement soit de 3,5 cm au moins. Toutefois, si l’épaisseur du béton est moindre, la protection des armatures peut être assurée par un enduit hydrofugé ou par une application d’un bon hydrofuge de surface.


Protection en région sèche et chaude

Dans ce cas, on utilise pour la construction en béton un ciment Portland, à durcissement assez rapide, en évitant les ciments de laitier et le ciment alumineux. Les surfaces non coffrées ainsi que les surfaces fraîchement décoffrées sont traitées le plus rapidement possible avec un produit de cure (curing compound) pour permettre le durcissement et éviter les fissures.


Protection en région humide

On réalise les murs extérieurs en béton non hygroscopique (béton sans sable, béton caverneux ou, en tout cas, béton à très gros sable), en éliminant tous les éléments inférieurs à 3 mm. On assèche les murs de béton en traitant par électro-osmose ou par le système Knapen, au moyen de siphons en porcelaine poreuse implantés dans le bas des murs avec une légère inclinaison vers le sol en direction de l’extérieur, pour que l’eau formée par condensation de l’humidité puisse s’écouler.

Le drainage pour assèchement par électro-osmose consiste à noyer horizontalement tout autour de l’immeuble, dans la maçonnerie, un gros fil de cuivre à 30 ou 40 cm au-dessus du niveau du sol. Tous les 50 cm, une pièce de cuivre, ou sonde, branchée sur le fil horizontal est reliée par un conducteur en cuivre à une bonne prise de terre. On crée ainsi une polarité inverse de celle qui est nécessaire à l’ascension capillaire de l’eau, qui ne peut, de ce fait, s’élever dans les murs.

Les soubassements de l’immeuble doivent reposer sur des fondations débordant largement la base de l’immeuble.

M. D.

➙ Acoustique / Canalisation / Capillarité / Charpente / Cloison / Corrosion / Couverture / Fissuration / Fondation / Maçonnerie / Mur / Peinture / Préfabrication.

construction navale

Activité artisanale, puis industrielle qui a pour objet la construction des moyens flottants de toute nature.


Ceux-ci comprennent une gamme très vaste, allant du radeau primitif aux immenses bâtiments que sont les superpétroliers actuels. L’architecture navale préside à l’art de construire : le bois, matériau d’origine, a progressivement fait place au métal (fer, puis acier) et aux matières plastiques. Les principes demeurant identiques et le vocabulaire inchangé, la longue histoire des constructions navales est cependant marquée par le passage du bois au fer au milieu du xixe s.