Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

calendrier (suite)

Calendriers lunaires

Ils comportent en général 12 mois, ou lunaisons, qui sont alternativement de 29 ou de 30 jours. Ces douze mois totalisent seulement 354 jours, la concordance des dates d’un tel calendrier avec le début des saisons n’est pas du tout conservée.


Calendrier musulman

C’est l’exemple le plus caractéristique de calendrier lunaire. Le jour de l’an coïncide avec le 1er jour du 1er mois. L’hégire (départ du Prophète pour Médine) est célébrée le 1er jour du 3e mois. Le 9e mois est dit « mois du ramaḍān », marqué par un jeûne absolu entre le lever et le coucher du soleil.


Calendrier ecclésiastique ou liturgique

Datant du Moyen Âge, il comporte des calculs compliqués, constituant le comput ecclésiastique. Le problème essentiel en est la fixation de la date de Pâques, qui règle elle-même les dates d’un certain nombre de fêtes religieuses. On a voulu conserver les mêmes règles que celles qui avaient été adoptées pour fixer la pâque juive. Le concile de Nicée (325) a fixé la règle encore suivie actuellement : Pâques est le premier dimanche qui suit la 14e nuit de la lunaison du comput tombant le 21 mars ou immédiatement après. Étant donné la nature du mouvement lunaire (les durées des lunaisons peuvent varier entre 29 j 6 h et 29 j 20 h), un écart de quelques heures, si la première lune de printemps se produit aux environs du 21 mars, peut avancer ou reculer la date de Pâques d’une semaine et même d’un mois. En fait, la date de Pâques est fixée d’après les données d’une lune fictive, qui peut s’écarter de un ou de deux jours par rapport à la lune vraie. L’emploi d’une valeur moyenne des éléments du mouvement lunaire permet alors de fixer très longtemps à l’avance la date de Pâques.


Calendriers luni-solaires


Calendrier israélite

Il sert encore de nos jours à fixer les dates de certaines fêtes religieuses (pâque juive, Jom Kippour, etc.). Les années, de longueurs inégales, se succèdent suivant des règles compliquées, de telle sorte qu’au bout d’un laps de temps déterminé, dit cycle de Méton (19 années correspondent à très peu près à 235 lunaisons moyennes), le commencement de l’année israélite arrive à la même date que celui de l’année solaire.


Calendriers particuliers


Calendriers historiques

L’emploi de certains calendriers (chaldéen, hébreu, égyptien, grec, romain, copte, chinois, musulman, hindou, malgache, cambodgien, laotien, vietnamien, etc.) se raréfie de plus en plus au profit du calendrier grégorien. Ils ne servent qu’à fixer les dates (grégoriennes) d’un certain nombre de fêtes traditionnelles.


Calendrier républicain

Il fut en usage en France du 24 novembre 1793 au 1er janvier 1806. L’an I de l’ère républicaine partait du 22 septembre 1792, époque de l’équinoxe d’automne et de la fondation de la République. L’année était partagée en 12 mois de 30 jours chacun, plus 5 ou 6 jours complémentaires, dits sans culottides, qui devaient être consacrés à la célébration de fêtes républicaines. Ces mois étaient :
— pour l’automne : vendémiaire, brumaire et frimaire ;
— pour l’hiver : nivôse, pluviôse et ventôse ;
— pour le printemps : germinal, floréal, prairial ;
— pour l’été : messidor, thermidor, fructidor.
Le mois était divisé en trois décades, et les noms des jours dérivaient directement de leur ordre naturel de numération (primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi et décadi).


Problèmes de chronologie à longue période

Ils sont très difficiles à résoudre du fait des diverses discontinuités qui ont été introduites au moment des différentes réformes, notamment en – 45 et en 1582, et du fait de l’insertion irrégulière des années bissextiles. On fait usage d’un mode de comptage uniforme fondé sur la considération de siècles juliens de 36 525 jours. Des tables publiées dans toutes les éphémérides (Connaissance des temps, Annuaire du Bureau des longitudes, etc.) donnent dans ce système, qui porte le nom d’ère julienne, le numéro correspondant au premier jour des années (écoulées ou à venir), d’où l’on déduit très aisément le numéro du jour considéré. Dans l’établissement de ces tables, on doit numéroter zéro l’année qui précède l’an 1 de l’ère chrétienne, les années antérieures étant numérotées – 1, – 2, etc. L’étendue de ces tables va de – 4712 jusqu’à + 3267, soit 7 980 années au total. Ce nombre est un multiple commun de trois périodes qui interviennent dans le comput ecclésiastique.


La réforme du calendrier grégorien

Cette question est posée depuis plus d’un siècle. Les irrégularités dans la durée des mois et dans la répartition des jours de la semaine au cours des années successives entraînent des gênes indiscutables dans l’organisation de la vie contemporaine. Il en est de même pour l’instabilité de la date de Pâques, qui peut osciller du 22 mars au 25 avril. Une réforme partielle fixant la date de Pâques entre le 5 et le 9 avril ne rencontrerait pas d’opposition de principe de la part des autorités ecclésiastiques, à condition qu’elle soit généralisée. Mais même cette réforme très partielle aurait du mal à être acceptée universellement. On connaît les difficultés avec lesquelles s’est introduite la notion d’heure d’été et d’heure d’hiver, réforme qui est appliquée de façon non uniforme par les différentes nations. Il est d’ailleurs presque impossible qu’il en soit autrement si l’on essaie, par exemple, d’appliquer cette notion aux pays situés au-delà des cercles polaires. Il en est de même pour des réformes plus fondamentales, pour lesquelles la Société des Nations, en 1927, avait retenu deux projets essentiels, qui, depuis, sont plus ou moins tombés dans l’oubli.

P. T.

 Annuaire du Bureau des longitudes (Gauthier-Villars, ouvrage annuel). / Connaissance des temps (Gauthier-Villars, ouvrage annuel). / P. Couderc, le Calendrier (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1948 ; 4e éd., 1970).