Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bélemnites (suite)

Le phragmocône, qui occupe tout l’alvéole dans le rostre bien conservé, présente dans sa structure les caractères d’une coquille de Céphalopode. Il montre une série de loges empilées, séparées par des cloisons très rapprochées qui sont toutes traversées par un siphon situé contre le bord du phragmocône. Conique comme l’alvéole du rostre, qui l’entoure, il possède une cloison propre, la conothèque, qui s’emboîte dans la cavité conique de l’alvéole. Sur son côté externe, la conothèque porte de fines stries. On peut trouver des phragmocônes isolés dans les sédiments, mais ils sont toujours plus rares que les rostres. Ceux-ci contiennent souvent dans leur alvéole des portions de phragmocônes.

Le proostracum, extrêmement fragile et délicat, n’est conservé que très exceptionnellement. C’est une mince expansion de la conothèque du côté dorsal (opposé au siphon). Les stries de la conothèque se continuent sur le proostracum.


Origine, classification et intérêt stratigraphique

L’intérêt stratigraphique des Bélemnites est bien moindre que celui des Ammonites pour dater les terrains, et cela bien que les Bélemnites ne soient pas des fossiles rares. Mais les faibles possibilités de variation de forme du rostre et l’absence d’ornementation de celui-ci font que la détermination des espèces de Bélemnites est très difficile. Seuls de rares groupes de formes sont vraiment intéressants au point de vue stratigraphique. Telles sont les Duvalia (Bélemnites plates) pour le Tithonique-Crétacé inférieur et, pour le Sénonien, les Belemnitella, dont l’alvéole montre une fente caractéristique.

J. S.

Belfast

Capitale et principale ville de l’Irlande du Nord ; 400 000 hab.


Dès sa fondation en 1177, Belfast apparut comme une ville anglaise en territoire irlandais, mais les Anglais en furent rapidement chassés, et la ville resta pendant quatre siècles aux mains d’une famille noble irlandaise, les O’Neill. Elle ne fut définitivement reconquise par les Anglais qu’en 1573. Des immigrants écossais et anglais, la plupart de religion réformée, s’y installèrent en nombre à la fin du xvie s. et au xviie s., en butte à l’hostilité de la population indigène, restée catholique. Les protestants constituent aujourd’hui 70 p. 100 de la population (presbytériens et anglicans surtout), et la minorité catholique 27 p. 100. Le statut social des catholiques est en général inférieur à celui des protestants. Les tensions religieuses et sociales s’ont toujours très vives ; une véritable guerre de barricades a opposé catholiques et protestants dans les rues de Belfast à partir de 1969.

La ville est située au fond d’une rade grossièrement rectangulaire, dite Belfast Lough, longue de 20 km, large de 8 environ, qui entaille la côte nord-est de l’Irlande. La rade et la dépression du Lagan, qui lui fait suite en amont, résultent d’un effondrement. Par la vallée du Lagan, Belfast communique facilement avec la cuvette lacustre du Loch Neagh et, plus à l’ouest, avec la plaine du Lough Erne. Un relief bien articulé, une rade aux eaux tranquilles, la proximité de l’Écosse (65 km) donnent à Belfast la meilleure situation géographique en Irlande du Nord.

Le port bénéficia de ces avantages. Il est accessible aux navires tirant 6 m d’eau, mais l’étroitesse des chenaux d’accès exige le recours au pilotage. La dénivellation des marées, relativement faible, rend inutile la construction de bassins à flot ; les trois groupes de bassins ouvrent directement sur la rade. Environ 65 p. 100 du trafic maritime total de l’Irlande du Nord passent par Belfast ; 6 Mt aux entrées (pétrole, charbon, grains, matériaux de construction) ; plus de 1 Mt aux sorties (produits pétroliers raffinés, pommes de terre, produits de l’élevage). Plus de la moitié du trafic est à destination ou en provenance d’autres ports des îles Britanniques, surtout Liverpool et Glasgow.

Le port a suscité la fonction industrielle. La plus grande entreprise de l’Irlande du Nord s’y trouve : des chantiers navals spécialisés dans la construction de navires de gros tonnage. Belfast possède aussi l’unique firme irlandaise de constructions aéronautiques, l’unique raffinerie de pétrole de l’Irlande du Nord, une grosse fabrique d’engrais agricoles, des câbleries, etc. En ville même sont installées des firmes plus petites : des fabriques de cigarettes et de produits alimentaires, mais surtout des filatures et des tissages de lin (industrie traditionnelle en déclin). Un tiers de la production industrielle de l’Irlande du Nord est assurée à Belfast même, et 80 p. 100 dans l’agglomération.

L’essor démographique a été fulgurant au xixe s., grâce à l’industrialisation. La ville avait 40 000 habitants en 1821, 100 000 en 1851, 200 000 en 1881. 400 000 en 1914 et, en 1951, 445 000 habitants. La population de la ville a diminué à mesure qu’elle se redistribue en grande banlieue (Larne, Carrickfergus, Holywood, Bangor, Newtownards, Lisburn, Lurgan, Portadown). Les villes de la banlieue ouest (Lisburn, Lurgan, Portadown) ont de nombreux ateliers de tissage de lin ; Carrickfergus abrite la seconde entreprise industrielle de la province, une grande usine de rayonne et de fibres synthétiques. Bangor est une station balnéaire recherchée, ainsi que Holywood, par la résidence riche. En 1965, le gouvernement de l’Irlande du Nord a décidé de fonder la ville nouvelle de Craigavon, à 40 km au sud-ouest de Belfast. Cette ville englobera les deux villes préexistantes de Lurgan et de Portadown, et devrait abriter 100 000 personnes en 1981. On compte sur elle pour absorber les mal-logés de Belfast, et le départ de ceux-ci permettra de démolir les quartiers vétustés proches du port et de donner à cette ville, d’aspect industriel et ouvrier, un peu plus de confort et d’agrément.

C. M.

Belfort (Territoire de). 90

Départ. de la Région Franche-Comté ; 610 km2 ; 128 125 hab. Ch.-l. Belfort.


Le Territoire de Belfort est né de la défaite de 1870 : l’héroïque résistance de Denfert-Rochereau permit à la France de garder l’Alsace de langue française. Après 1918, le Territoire subsista ; la législation n’y était plus celle de l’Alsace.

Le Territoire de Belfort constitue à l’heure actuelle un département vivant, bien que son équipement administratif soit incomplet (certains services sont communs à la Haute-Saône et au Territoire).