zootechnie (suite)
Les productions animales occupent une place essentielle dans les pays de la Communauté économique européenne : en France, les produits animaux représentent près de 60 p. 100 des recettes de l’agriculture ; en République fédérale d’Allemagne, 72 p. 100 ; au Royaume-Uni, 68 p. 100 ; aux Pays-Bas, 64 p. 100 ; en Belgique, 62 p. 100. Seule l’Italie fait exception (35 p. 100). À l’échelle mondiale, le volume des productions animales par habitant et par an varie considérablement, comme l’indique par exemple le tableau suivant, qui se réfère à la viande de bœuf et au lait de vache :
Il existe donc de très grandes différences pour les disponibilités alimentaires et les consommations entre les continents, différences qui sont encore accrues au niveau des pays. Il en résulte également l’existence de certains courants d’échanges internationaux : ainsi, pour la viande bovine, l’Amérique latine et l’Océanie ont une position régulièrement exportatrice.
Toutefois, les besoins en produits animaux s’accroissent en même temps que s’élève le niveau de vie des populations humaines. Sur le plan mondial, les disponibilités en protéines animales progressent très lentement et nettement moins vite que les besoins. Ainsi, les deux tiers de l’humanité souffrent de la faim, et la consommation de protéines animales se situe au-dessous des recommandations de la FAO dans de nombreuses régions. Certes, le problème de la concurrence avec les protéines végétales se pose, mais la consommation de viande fait cependant partie du comportement alimentaire de l’homme moderne ; en effet la place de la viande dans son régime ne s’établit pas seulement en fonction d’un apport de protéines riches en acides aminés essentiels, puisque, comme le note le professeur J. Trémolières, la viande est l’aliment des conquérants.
Cependant, le consommateur des pays développés craint l’excès d’énergie et limite, de ce fait, sa consommation de graisse. La production de porcs « maigres » se substituant à celle des porcs « gras » illustre une adaptation au marché résultant de l’évolution de la demande des consommateurs.
Au niveau des exploitations, les animaux ont pour objet de transformer des végétaux et des sous-produits en produits animaux. Il convient, à ce sujet, de distinguer deux catégories d’espèces animales : les ruminants d’une part, les porcs et les volailles d’autre part. Si les ruminants sont capables de transformer en produits animaux des végétaux cellulosiques (fourrages) spontanés et cultivés, et cela grâce aux micro-organismes de leur estomac, les porcs et les volailles ne peuvent, eux, transformer que des aliments d’origine végétale dont le taux de matières cellulosiques est plus faible (tels les grains) ou des sous-produits (essentiellement des sous-produits de laiterie).
Le développement des productions animales dépend aussi très fortement de la technicité de l’exploitant. Toutes les productions demandent, pour être conduites dans de bonnes conditions sur le plan technique et sur le plan économique, une main-d’œuvre qualifiée qui, dans la plupart des cas, est soumise à un travail régulier et astreignant.
Le développement des productions animales est enfin subordonné à l’organisation des marchés ainsi que des circuits de transformation et de distribution.
Il résulte de tout cela que l’amélioration des productions animales doit viser tant à l’accroissement des quantités de produits offerts qu’au développement de leur qualité, la notion de qualité s’étendant du physique au chimique et au bactériologique et englobant tant le point de vue hygiénique que le point de vue gastronomique.
J. B.