Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Y

York (suite)

Ayant eu les moyens financiers d’échapper au contrôle parlementaire, il développe les activités commerciales et navales de son pays dans le cadre des traités de commerce signés avec la Bourgogne (1468), la Hanse (1474) et la France (1475). Mécène, enfin, il entreprend la reconstruction de la chapelle Saint George à Windsor, se constitue une collection de manuscrits et fonde, avec sa bibliothèque personnelle, la « Old Royal Library », dont héritera le British Museum.

À sa mort, il laisse deux fils (les enfants d’Édouard) et cinq filles.


Édouard V

(Westminster 1470 - Tour de Londres 1483), roi d’Angleterre d’avril à juin 1483. Fils aîné d’Édouard IV et d’Élisabeth Woodville, créé prince de Galles le 26 juin 1471, il réside avec sa mère à Ludlow, d’où il est censé administrer sa principauté avec l’aide d’un conseil créé le 20 février 1473 et sous le contrôle d’un gouverneur, son oncle maternel Anthony Woodville, 2e comte Rivers, et d’un conseiller, sir Richard Grey. Après la mort de son père, il est transféré à la Tour de Londres par son oncle et tuteur Richard, duc de Gloucester (futur Richard III). Déclarant illégitime la naissance de ses neveux, Richard fait déposer le jeune roi par le Parlement (25 juin). En août 1483, Édouard V disparaît avec son jeune frère Richard (1473-1483), sans doute assassiné par son oncle, bien que le meurtre ait été attribué à Henri Stafford, duc de Buckingham. En 1674, la découverte d’un cercueil de bois contenant les ossements de deux enfants accrédite la thèse de l’assassinat, thèse confirmée par l’étude anatomique effectuée en 1933.


Richard III

(Fotheringhay 1452 - Bosworth 1485), duc de Gloucester de 1461 à 1483 et roi d’Angleterre de 1483 à 1485. Fils cadet de Richard, troisième duc d’York, très dévoué à son frère Édouard IV, qu’il accompagne en exil en 1470 et pour qui il combat à Barnet et à Tewkesbury en 1471, il est impliqué dans le meurtre d’Henri VI le 21 mai 1471. Lieutenant général du roi dans le Nord en 1480, il reconquiert en 1482 Berwick-upon-Tweed et devient en 1483 gardien héréditaire des marches de l’Ouest. À sa mort, Édouard IV le désigne comme tuteur de ses enfants. Afin d’écarter les Woodville du gouvernement, Richard fait arrêter lord Rivers et sir Richard Grey, membres du clan Woodville et gouverneurs d’Édouard V, puis séquestre le jeune roi. Après avoir fait invalider par une assemblée des trois États du royaume le mariage d’Édouard IV avec Élisabeth Woodville, pour bâtardise, il se fait couronner à Westminster le 6 juillet sous le nom de Richard III, tandis que les enfants d’Édouard IV sont mystérieusement assassinés (août). Cet assassinat provoque en octobre une révolte en Angleterre du Sud, dirigée par Henri Stafford, duc de Buckingham, que Richard fait exécuter. Affaibli par la mort de son fils Édouard en avril 1484 et par celle de son épouse en mars 1485, Richard III s’efforce de gagner l’appui de ses sujets en rétablissant l’ordre, en améliorant la justice et la fiscalité, en accordant son appui à l’Église, etc. Mais, scandalisée par ses forfaits, convaincue qu’il a assassiné sa femme pour épouser sa nièce, Elisabeth d’York, l’opinion publique soutient l’opposition, qui regroupe sous l’autorité d’Henri Tudor (futur Henri VII) les partisans des enfants d’Édouard, le clan des Woodville et celui des Lancastres. Inférieurs en nombre, ces forces l’emportent pourtant le 22 août 1485 à Bosworth sur celles de Richard III. Refusant de s’enfuir, le souverain meurt sur le champ de bataille, et son corps décapité est exposé à Leicester avant d’être inhumé discrètement dans l’église des Franciscains.

➙ Angleterre / Cent Ans (guerre de) / Deux-Roses (guerre des) / Édouard III / Lancastre / Plantagenêt / Tudors (les).

 J. Ramsay, Lancaster and York, 1399-1485 (Oxford, 1892 ; 2 vol.). / R. B. Mowat, The Wars of the Roses (Londres, 1914). / C. Oman, The History of England from the Accession of Richard II to the Death of Richard III (Londres, 1918). / J. H. Flemming, England under the Lancastrians (Londres, 1921). / S. B. Chrimes, English Constitutional Ideas in the Fifteenth Century (Cambridge, 1936). / J. Calmette et E. Deprez, l’Europe occidentale de la fin du xive siècle aux guerres d’Italie (P. U. F., 1938-39 ; 2 vol.). / E. Perroy, la Guerre de Cent Ans (Gallimard, 1946). / E. F. Jacob, The Fifteenth Century, 1399-1485 (Londres, 1961).

Yoroubas

Ethnie du Nigeria*.



Le peuple yorouba

Le terme de yorouba (ou yoruba) est employé par les Peuls et les Haoussas. Les Yoroubas se désignent eux-mêmes par Ife, Oyo, Egba, Ijebu, Ilesha, Ekiti selon les régions. La langue yorouba appartient au groupe kwa des langues de l’Afrique de l’Ouest ; les différents dialectes reflètent la division tribale, et il n’y a pas toujours intercompréhension ; le yorouba écrit est fondé sur le dialecte oyo.

Les populations yoroubas occupent principalement le sud-ouest du Nigeria, depuis la côte de Guinée, à l’ouest, jusqu’au delta du Niger, à l’est. Quelques groupes sont localisés au Togo et au Dahomey*. La zone habitée par l’ethnie se divise en trois bandes parallèles à la côte : la côte elle-même, jalonnée de péninsules, d’îles, de bancs de sable, de lagunes et de marécages, est recouverte de végétation aquatique et de palétuviers ; vers l’intérieur, la forêt s’étend sur une plaine d’argile rouge et de sable ; enfin, le plateau ondulé de collines granitiques est le domaine des hautes herbes.

La saison des pluies dure d’avril à août.

Les Yoroubas sont des agriculteurs ; ils cultivent principalement l’igname, le maïs, les bananes, le manioc et secondairement les haricots, les citrouilles et le poivre. Dans le Nord, le climat permet la culture de l’arachide, tandis que, dans les régions herbeuses, on pratique celle du petit mil. La noix de cola est exportée vers le nord. L’instrument agricole le plus employé reste la houe à manche court et à large lame. Tout le travail agricole est assuré par les hommes ; les femmes interviennent dans la vente des produits au marché, la préparation de l’huile de palme et la cuisine. L’huile de palme et les noix produites pour la consommation étaient jadis récoltées sur des plantations sauvages. Celles-ci sont aujourd’hui remplacées par des plantations d’arbres sélectionnés qui permettent la mécanisation.

L’élevage est peu important. Les Yoroubas ne consomment pas de bétail et de volailles, sauf après les sacrifices. En revanche, ils sont connus pour leur pratique du commerce. L’artisanat des poteries, le travail des métaux, celui des tissus teints à l’indigo subsistent, mais ce sont surtout les sculptures sur bois qui ont une grande réputation.