Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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races humaines (suite)

Race méditerranéenne

En raison de sa très large répartition, qui englobe tous les pays circumméditerranéens, la race méditerranéenne comprend un grand nombre de variantes, parmi lesquelles on distingue au moins deux sous-races : ibéro-insulaire et atlanto-méditerranéenne.

• Les Ibéro-Insulaires sont localisés dans le Portugal, l’Espagne sauf la Catalogne, la France méridionale, l’Italie du Sud et le groupe des îles de la Méditerranée occidentale : Corse-Sicile-Sardaigne-Baléares.

Diagnose : taille sous-moyenne (1,63-1,64 m), structure gracile avec tronc large, thorax large, membres maigres et courts ; pigmentation foncée ; dolichocéphalie ou légère mésocéphalie (indice 72-75) ; face longue et étroite, nez mince à dos rectiligne.

• Les Atlanto-Méditerranéens se rencontrent sur les littoraux de l’Espagne, de la France et de l’Italie, en contact plus ou moins étroit avec les Ibéro-Insulaires.

Diagnose : par rapport aux Ibéro-Insulaires, stature plus élevée (1,65-1,66 m), structure plus robuste aux hanches plus larges, mésocéphalie plus prononcée.

C’est aux Atlanto-Méditerranéens qu’il faut assimiler en grande partie les Basques. Malgré une formule sérologique assez spéciale (augmentation de O, fort abaissement de B et proportion importante de Rh–), le type basque ou pyrénéen occidental n’est qu’une variété régionale à dominance méditerranéenne.

On retrouve des Ibéro-Insulaires dans le nord de l’Algérie, sur le littoral tunisien, dans les îles Canaries, en Égypte. Au Maroc, dans certaines régions près d’Alger et de Constantine, enfin au Sahara avec les Touaregs apparaissent de grands dolichocéphales bruns, à la face longue et étroite, au nez fin et busqué, qui constituent une nouvelle variété méditerranéenne : la sous-race saharienne. En dehors du pourtour méditerranéen, il existe des représentants de la race méditerranéenne en Angleterre, dans les provinces rhénanes et une partie de l’Ukraine.

Les dolichocéphales bruns à face longue apparaissent dans les gisements mésolithiques d’Ofnet (Bavière), de Mugem (Portugal) et de la Palestine. Pour Giuseppe Sergi (1841-1936), leur pays d’origine serait l’Éthiopie.


Race anatolienne

Les Anatoliens s’étendent de l’Asie Mineure au plateau du Pamir en passant par la partie montagneuse de la côte syrienne et le nord de l’Iran.

Diagnose : stature sur-moyenne (1,65-1,68 m), corps massif, aux épaules larges ; pigmentation foncée, pilosité très développée, brachycéphalie prononcée, visage allongé au nez long et charnu.

Ces brachycéphales à l’occiput aplati ne sont pas autochtones en Asie Mineure. Leur grande ressemblance avec les Dinariques européens laisse à penser qu’ils ont peut-être une origine commune.


Race touranienne

Constituée uniquement par des peuples pasteurs et nomades, la race touranienne s’étend de la Caspienne à l’Altaï, dans les steppes du Turkestan russe et chinois. Principaux représentants : Turkmènes, Tatars, Kirghizes, Ouzbeks, Tadjiks.

Diagnose : taille moyenne, grande brachycéphalie, face ovale et allongée aux pommettes légèrement saillantes, pas de bride mongolique, mais très souvent des yeux étirés vers l’extérieur.

Certains de ces caractères font songer au groupe jaune, dans lequel bien des auteurs ont effectivement rangé les Touraniens, tandis que d’autres préféraient insister sur la dominance blanche. En réalité, les Touraniens appartiennent à une de ces races « métamorphiques » ou « de contact », auxquelles il est difficile d’attribuer une place absolument fixe.


Race sud-orientale

Prolongeant à l’est la bande des Méditerranéens de l’Afrique du Nord, la race sud-orientale s’étend sur l’Arabie, la Mésopotamie, la Palestine et la Syrie.

Diagnose : taille moyenne, corps maigre et sec ; pigmentation foncée ; dolichocéphalie, proéminence de l’occiput, face très étroite et très longue, nez fin et aquilin.

Les Bédouins de l’Arabie centrale sont ses représentants les plus typiques, et elle forme par ailleurs une des principales constituantes raciales du peuple juif.


Race indo-afghane

Occupant l’Iran, une partie de l’Afghānistān, le Pākistān et l’Inde septentrionale, la race indo-afghane fait suite à la précédente et marque l’extension maximale des variétés méditerranéennes vers l’est.

Diagnose : grande taille, pigmentation très sombre, dolichocéphalie, face longue au nez droit et généralement mince.

Les Indo-Afghans forment l’élément essentiel de la population dans le bassin de l’Indus et la plaine du Gange. Ce sont vraisemblablement eux qui ont introduit en Inde les langues indo-européennes et le système des castes.


Race aïnou

Autrefois répandus dans toutes les îles du Japon, les Aïnous se réduisent aujourd’hui à une quinzaine de mille, refoulés dans une partie des îles de Hokkaidō et Sakhaline.

Diagnose : stature petite (1,58 m), corps trapu et lourd, peau blanc basané, yeux assez foncés, système pileux très fourni, dolichocéphalie modérée, arcades sourcilières saillantes surplombant des yeux qui paraissent enfoncés dans les orbites et n’ont jamais de bride mongolique. Malgré des pommettes un peu proéminentes, l’ensemble du faciès est typiquement européen. Il semble vraisemblable de leur attribuer une origine sibérienne.


Le groupe mélanoderme

Le groupe mélanoderme renferme un vaste ensemble de populations qui sont localisées dans le sud de l’ancien continent, en Afrique, en Asie et en Océanie.

Diagnose de groupe : pigmentation très foncée ; cheveux généralement crépus ; taille variable et structure corporelle fréquemment leptosome avec épaules larges, hanches étroites, avant-bras longs et mollets réduits ; tête nettement orientée vers la dolichocéphalie, en dépit de la présence de quelques mésocéphales ou faibles brachycéphales, face prognathe, nez large, aux lèvres épaisses susceptibles de s’éverser ; réduction des arcs sur les dermatoglyphes : fréquences élevées de B et faibles pourcentages de A2 et Rh– du point de vue sérologique.