Orléans (maisons d’) (suite)
En 1871, il revint en France, et, comme chef du parti orléaniste, il négocia en 1873, à l’entrevue de Frohsdorf, un accord avec le dernier représentant de la branche aînée des Bourbons, le comte de Chambord, qu’il reconnut comme le seul prétendant au trône de France. Celui-ci étant mort sans héritiers le 24 août 1883, Philippe d’Orléans, Philippe VII pour ses fidèles, devenait le chef de la maison de France. En 1886, une loi d’exil le forçait à quitter la France avec sa famille pour l’Angleterre où il mourut.
Philippe, duc d’Orléans (1869-1926), fils du précédent et d’Isabelle de Montpensier († 1919), bien qu’exilé, se présenta en 1890 à Paris au bureau de recrutement militaire pour accomplir son service. Il dut à cette action le nom de « Prince Gamelle ». Emprisonné et bientôt gracié et expulsé, il servit dans l’armée anglaise des Indes. En 1894, à la mort de son père, il devint prétendant au trône de France. Il soutint les nationalistes au moment de l’affaire Dreyfus* et l’Action* française à ses débuts.
En 1914, il demanda en vain à servir la France. Marié en 1896 à Marie Dorothée d’Autriche († 1932), il mourut sans enfants. Ses droits passèrent à son cousin et beau-frère Jean, duc de Guise (1874-1940), le fils du duc Robert de Chartres.
Henri d’Orléans, comte de Paris (né en 1908), fils de Jean, duc de Guise, et d’Isabelle d’Orléans, vécut en exil à partir de 1926. Du vivant de son père, il s’intéressa aux affaires politiques françaises et rompit en 1937 avec l’Action française dans le dessein d’adapter les espérances monarchiques aux idées modernes. En 1940, à la mort de son père, il devenait prétendant au trône de France.
Durant la Seconde Guerre mondiale, déçu par le gouvernement de Vichy, il se rendit à Alger.
En 1950, la Chambre des députés ayant abrogé la loi d’exil de 1886, il put revenir en France avec sa famille. À partir de 1958, il soutint la politique du général de Gaulle. Il avait épousé en 1931 Isabelle d’Orléans-Bragance, qui lui a donné onze enfants, dont Henri, comte de Clermont (né en 1933), son fils aîné, qui a épousé en 1957 Marie-Thérèse de Wurtemberg.
P. P. et P. R.
A. Britsch, la Maison d’Orléans à la fin de l’Ancien Régime. La jeunesse de Philippe-Égalité (Payot, 1926). / M. Barrière, les Princes d’Orléans (Gallimard, 1933). / P. Erlanger, le Régent (Gallimard, 1949 ; nouv. éd., Club des libraires de France, 1960) ; Monsieur, frère de Louis XIV (Hachette, 1953 ; nouv. éd., 1970). / P. d’Espezel, Mémorial de la première famille de France (les Quatre Fils Aymon, 1957). / B. F. Hyslop, l’Apanage de Philippe-Égalité, duc d’Orléans (Clavreuil, 1966). / C.-E. Engel, le Régent (Hachette, 1969).