Tunis

en arabe Tūnus

Pillage de Tunis
Pillage de Tunis

Capitale de la Tunisie, au fond du golfe de Tunis, sur la Méditerranée.

  • Population : 638 845 hab. (estimation pour 2014)
  • Nom des habitants : Tunisois

GÉOGRAPHIE

Le site initial est terrien : c'est un chapelet méridien de collines discontinues, large de 2 km et long de 13 km, intercalé entre la sebkha Sedjoumi au sud-ouest et le lac de Tunis à l'est. La mer n'apparaît qu'à 7 ou 8 km, au-delà du lac et d'un cordon littoral qui s'appuie au nord et au sud sur des collines (Sidi-Bou-Saïd et Bou Kornine). La médina occupe le flanc oriental d'une des collines. C'est la vieille ville, véritable labyrinthe de forme ovale, encadré par les faubourgs populaires de Bab Souika et Bab Djazira ; son centre est la mosquée al-Zaytuna (ou Zitouna), située au milieu des souks ; plus haut, les belles demeures aristocratiques sont devenues des logements collectifs ; en bas, l'ancien quartier « franc » se signale par ses maisons de style italien. La ville basse, construite après 1881, entre la médina et le lac, a un plan géométrique. Elle comprend le centre des affaires et des spectacles (avenue Bourguiba, avenue de Paris, etc.) qui se prolonge au nord par des quartiers résidentiels (Belvédère) et à l'est par le quartier du port. Au-delà, les faubourgs récents se composent d'habitats sous-intégrés (« gourbivilles » de Sedjoumi, du djebel Lahmar, etc.) et d'anciennes cités-jardins résidentielles (Montfleury, Mutuelleville, El-Menzah...). Plus loin encore, une vaste auréole forme la banlieue : cités populaires au nord (Ariana) et à l'ouest (Le Bardo, La Manouba), usines et quartiers ouvriers au sud ; sur la côte, la banlieue demeure la résidence de la bourgeoisie et, en été, le centre de la vie balnéaire (Carthage, Sidi-Bou-Saïd, La Marsa...).

Tunis a vu sa population doubler depuis l'indépendance en raison du mouvement naturel et de l'exode rural. La situation de la ville sur l'axe méridien du pays actif s'est trouvée renforcée par la création du port (vers La Goulette) ; en revanche, l'artisanat a périclité ; c'est surtout la fonction de capitale qui fait la fortune de la ville : capitale politique, commerciale, financière, industrielle et culturelle ; on y trouve le tiers des actifs des secteurs secondaire et tertiaire. Parmi eux, Tunis rassemble ceux qui ont le pouvoir ainsi qu'une classe moyenne importante ; mais, en marge, il y a toujours une masse de pauvres. Les contrastes sociaux sont restés forts. Tunis est aussi, avec Carthage, un pôle touristique.

HISTOIRE

Place forte de l'antique Carthage, Tunis devint la capitale économique de l'Ifriqiya arabo-musulmane (fin du viie s.) puis sa capitale religieuse après le ravage de Kairouan (milieu du xie s.). Elle fut le lieu de résidence des Hafsides (1229-1574). Important centre artisanal et commercial, siège de fondouks fortifiés des différentes nations chrétiennes, dont le premier fut établi par Venise en 1231, la ville fut assiégée en vain par Louis IX (1270). Âprement disputée entre les corsaires turcs et les Espagnols de 1534 à 1574, elle demeura la capitale de la Tunisie sous les dominations ottomane (1574-1881) puis française et après l'indépendance (1956).

BEAUX-ARTS

La Grande Mosquée, al-Zaytuna ou Zitouna (fondée en 732), est le plus grand et le plus beau sanctuaire de la ville. Mosquées du Ksar (xiie s.), de la casbah (xiiie s.), divers mausolées et medersa. Musées, dont le musée du Bardo, célèbre pour ses collections d'antiques.

Pillage de Tunis
Pillage de Tunis
  • 732 Fondation de la mosquée al-Zaytuna à Tunis.
  • 1270 Après la mort de Louis IX près de Tunis, lors de la huitième croisade, Philippe III le Hardi lui succède sur le trône de France.
  • 1358 Fin de la domination marinide sur l'Ifriqiya, qui est partagée entre trois princes hafsides établis à Tunis, Béjaïa et Constantine.
  • 1520-1566 Apogée de l'Empire ottoman sous le règne de Soliman le Magnifique. Expansion en Europe (Rhodes, Hongrie), en Afrique du Nord (Alger, Tripoli, Tunis), au Moyen-Orient (Mésopotamie, Aden).
  • 1534-1535 Tunis, occupée par Khayr al-Din Barberousse, est reprise par Charles Quint.
  • XVIIe s. Développement de la course en Méditerranée au profit des régences barbaresques (Alger, Tunis).
  • XVIIIe s. Décadence d'Alger et de ses expéditions corsaires, prospérité de la Régence de Tunis.