gorille

Gorille
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« L'extraordinaire gentillesse du gorille adulte envers ses petits apporte un démenti au mythe de King Kong », écrivait Dian Fossey (1932-1985), la femme qui voulait protéger les gorilles et qui est morte tuée par des braconniers. Ses travaux, ainsi que de nombreuses recherches ultérieures, ont permis de mieux connaître ce grand primate si proche de l'homme.

1. La vie du gorille

1.1. Des patriarches au dos argenté

Lorsque les gorilles mâles atteignent leur maturité sexuelle, vers quinze ans, leur poitrine devient glabre et le pelage noir de leur dos a été remplacé progressivement par des poils gris-blanc formant une large bande. On les appelle alors les « dos argentés ».

Le mâle dominant, patriarche du groupe familial, est généralement le « dos argenté » le plus âgé. Son rôle est essentiel pour la cohésion du groupe, dont il défend la tranquillité.

Ainsi, lors des randonnées quotidiennes pour la quête de nourriture, si le chemin qu'il a choisi comporte un passage à découvert, le dos argenté le traverse le premier. Puis il se met en position de guet à l'entrée d'un fourré et, par des grognements brefs et des gestes, il indique aux membres du groupe de le rejoindre.

Bien que doté d'une force impressionnante, le dos argenté ne l'utilise pratiquement jamais. Il se comporte en chef bienveillant vis-à-vis des autres membres du groupe. Les mères n'hésitent pas à lui confier leurs petits quand elles ont besoin de calme et de tranquillité pour allaiter leurs nouveau-nés. Tandis que les jeunes gorilles jouent auprès de lui, il semble somnoler, indifférent à leurs espiègleries. Si une mère vient à mourir ou quitte le groupe, c'est le dos argenté qui prend en charge le jeune orphelin, et non une autre femelle. Il dort avec lui et ne le quitte pas de vue quand le groupe se déplace.

Le gorille est un animal très peu agressif. Lorsque deux groupes se rencontrent, les luttes sont rares. Les tensions entre mâles se traduisent le plus souvent par des mimiques rituelles : le dos argenté se frappe la poitrine, émet des cris, arrache des plantes, et les jeunes manifestent une certaine excitation. Parfois, cependant, des conflits plus sérieux éclatent et peuvent déboucher sur une bagarre sanglante, notamment quand un mâle dominant responsable d'un groupe familial est provoqué par un dos argenté solitaire.

Des cas d'infanticides

Lorsqu'ils atteignent leur maturité sexuelle et deviennent dos argentés, les jeunes mâles quittent leur groupe d'origine et vivent seuls pendant des mois, voire pendant des années. Ils cherchent à établir leur domaine vital et à acquérir des femelles par des contacts avec d'autres groupes, pour fonder leur propre famille. N'ayant rien à perdre, le dos argenté solitaire est prêt à se battre pour arriver à ses fins. Aussi constitue-t-il une menace potentielle grave pour les chefs de groupe, qui défendent leurs femelles.

À l'issue d'un combat sans merci entre mâles, il arrive que le patriarche sorte vaincu par un dos argenté plus jeune. Le vainqueur se livre alors à des infanticides. En effet, le dos argenté solitaire qui vient d'éliminer le mâle dominant d'un groupe, pour devenir lui-même chef de ce clan, éprouve l'impérieux besoin de transmettre ses propres gènes pour affirmer son autorité. Il doit donc féconder les femelles aussi vite que possible. Dans ce but, il élimine les petits de celles qui allaitent. Par réaction organique ou à la suite du choc affectif, ces femelles entrent en œstrus – moment de la ponte ovulaire où la fécondation est possible – aussitôt après la mort de leur bébé. Un dos argenté ne tue jamais ses propres petits, ni ceux qui lui sont apparentés.

Parade d'intimidation

Parade d'intimidation



Pour intimider un rival potentiel, peut-être aussi pour attirer des femelles nubiles, le dos argenté se livre à une parade rituelle qui comporte huit phases : 1. Émission de cris. 2. Arrachage de feuilles portées à la gueule. 3. Appui sur les pattes postérieures. 4. Arrachage de plantes qui sont jetées en l'air.  5. Coups avec les paumes des mains sur la poitrine et piétinements. 6. Marche de biais et de front. 7. Nouvel arrachage de plantes. 8. Coups frappés sur le sol avec les paumes. Cet ensemble comportemental sert aussi à communiquer avec les autres groupes et à maintenir la cohésion du clan.

1.2. Pacifiques, les gorilles vivent en groupe

Un groupe de gorilles peut compter entre deux et trente membres, mais, normalement, il comprend de cinq à dix individus. Chez le gorille de montagne, la communauté type se compose d'un dos argenté ayant atteint sa maturité sexuelle, âgé d'au moins 15 ans ; d'un « dos noir », ou subadulte, âgé de 8 à 13 ans et encore sexuellement immature ; de trois femelles parvenues à leur maturité sexuelle, âgées de 8 ans ou plus ; et de trois à six membres d'âges divers, bébés ou jeunes de moins de 8 ans. Les groupes de gorilles des plaines sont plus restreints. Certains ne comprennent même qu'un dos argenté, une femelle et de un à trois jeunes. En règle générale, une famille de gorilles comporte davantage de femelles que de mâles. Quand le groupe comprend plusieurs mâles en âge de procréer, les femelles fécondables s'offrent successivement à eux, mais montrent une préférence marquée pour le dos argenté, imposant patriarche. Les jeunes mâles ont souvent pour tâche de veiller à la sécurité du groupe et de jouer le rôle de sentinelles. Lorsque le clan est large, ils sont assistés d'un plus jeune, proche de la maturité.

Les mâles adultes qui quittent leur communauté d'origine restent seuls jusqu'à ce qu'ils arrivent à s'entourer de femelles. Quant aux femelles en rupture de clan, elles intègrent immédiatement un autre groupe familial ou deviennent la compagne d'un mâle solitaire ; elles ne vivent jamais isolées.

Le groupe de gorilles tire sa cohésion des liens privilégiés existant entre chaque femelle et le dos argenté patriarche. L'attrait qu'exerce ce mâle dominant sur les membres de son harem est particulièrement manifeste lors de la période de repos de la mi-journée, quand les animaux jouent, dorment ou procèdent à l'épouillage. Cette dernière opération, qui a pour but de maintenir le pelage en bon état, possède également un contenu affectif. La femelle témoigne son attachement au mâle dominant en consacrant toute son attention à la toilette de celui-ci ; elle recherche le contact en s'appuyant contre lui. Pourtant, les séances d'épouillage, très fréquentes entre jeunes, sont plus rares entre adultes.

Les gorilles se nettoient le nez, les yeux et les oreilles avec l'index ou le majeur. Ils se curent les ongles avec la bouche et se secouent afin de faire tomber de leur fourrure tout ce qui peut la salir. Pour se sécher et calmer leurs démangeaisons, ils se frottent contre les troncs d'arbre.

Le respect d'un espace vital personnel est un impératif que les jeunes gorilles apprennent très vite. Durant les arrêts de la journée et les repos nocturnes, chaque membre du groupe doit avoir son coin à lui. Les mâles au dos noir dorment à une vingtaine de mètres ou davantage de la troupe, les jeunes à proximité des femelles, et les bébés avec leur mère.

1.3. La journée du gorille

Les gorilles commencent leur journée quand les rayons du soleil atteignent le nid dans lequel ils ont dormi et quand le mâle dominant a donné le signal de la reprise des activités. La recherche de la nourriture détermine leurs déplacements, et ils mangent tout en avançant. Ils se nourrissent principalement de feuilles, de baies, de moelle de jeunes pousses et de l'écorce des arbres qu'ils découpent avec leurs dents. Ils sélectionnent surtout des plantes riches en sucs et en eau, ce qui leur évite de boire beaucoup.

Les gorilles consacrent à peu près la moitié de leur journée à la recherche de nourriture. Ils se reposent le reste du temps. La journée type d'un groupe se décompose ainsi : 6 - 8 h, lever ; 8 - 10 h, alimentation et déplacements à la queue leu leu ; 10 - 14 h, repos ; 14 - 17 h 30, nouveaux déplacements à but alimentaire ; 17 h 30 - 18 h, préparatifs pour la nuit. Ces préparatifs consistent pour chacun à s'aménager un nid. Comme tous les grands singes, le gorille fait un nouveau nid chaque jour, mais il est le seul à construire son nid au sol. Les jeunes font parfois le leur dans les arbres, mais jamais très loin du sol (à moins de 2 m de haut) car leur poids risque de provoquer leur chute. Le nid, en forme de cercle, est un amas de rameaux et de plantes herbacées qui a pour fonction d'isoler du sol frais et humide celui qui l'occupe. Parfois, une couche est aussi confectionnée pour le repos de la mi-journée, surtout chez les gorilles des plaines orientales qui défèquent et urinent dans leur nid.

Les gorilles de montagne parcourent 1 ou 2 km par jour seulement. Un groupe peut ainsi vivre toute l'année sur une surface de 5 à 10 km2. Dans les régions plus pauvres en végétation, la recherche de la nourriture prend davantage de temps, et le domaine vital du clan est plus étendu (entre 25 et 40 km2).

On pourrait penser que chaque groupe protège son territoire et en interdit l'accès aux autres afin de préserver ses ressources alimentaires. En fait, les distances parcourues chaque jour sont si faibles, comparées à la circonférence du plus petit des territoires, qu'il est impossible d'en surveiller efficacement les frontières. Aussi les territoires des groupes se chevauchent-ils, et les gorilles partagent-ils leur espace vital. Lors des rencontres, il peut arriver que les mâles dominants se menacent brièvement, mais il se peut que les deux familles cohabitent plusieurs jours, se déplaçant et cherchant leur nourriture ensemble.

1.4. Les petits gorilles sont très dépendants de leur mère

La période de gestation dure deux semaines de moins que chez les humains. Les femelles atteignent la maturité sexuelle vers l'âge de sept ans et donnent naissance à leur premier petit vers dix ans. Les mâles sont quant à eux sexuellement matures entre douze et quinze ans, mais, du fait de la concurrence régnant entre eux, très peu parviennent à s'accoupler avant l'âge de quinze à vingt ans.

Chez les gorilles, il n'y a pas de saison particulière de reproduction, et les portées sont presque toujours d'un seul petit. Dans les cas fort rares de naissance de jumeaux, ceux-ci sont très petits, et la mère éprouve tant de difficultés à s'occuper de deux bébés à la fois qu'un des deux – sinon les deux – finit toujours par mourir. Le nouveau-né gorille pèse la moitié du poids d'un nouveau-né humain : 1,5 kg en moyenne. Il a une peau grisâtre recouverte d'un duvet clairsemé. À la naissance, ses membres sont si grêles et sa tête si lourde à maintenir droite que, lors des premières tétées, sa mère doit constamment l'aider. Tout comme le petit de l'homme, il a un long apprentissage de la vie à faire car il possède peu de comportements innés. Durant les premiers mois de son existence, il est sans défense, et sa mère le transporte partout avec elle. Lorsqu'elle se déplace, il s'accroche à son dos ou aux poils de son ventre. Entre trois et cinq semaines, ses dents de lait percent et il commence à ramper. Vers quatre ou cinq mois, il peut se déplacer à quatre pattes et grimper. À huit mois et demi, il marche debout. Entre 3 mois et 3 ans, le corps du jeune gorille grandit environ de moitié, excepté les bras et le tronc qui, eux, doublent de taille.

La croissance des bébés gorilles, deux fois plus rapide que celle des bébés humains, s'accompagne d'un apprentissage qui va en s'accélérant au sein du groupe familial. Très tôt, le petit suit sa mère dans ses déplacements. C'est elle qui, peu à peu, lui enseigne les nombreuses espèces de plantes qui constituent le régime alimentaire, varié mais sélectif, des gorilles. Dès l'âge de six mois, il commence à arracher au passage des feuilles, à cueillir des pousses et même à grignoter l'écorce des rameaux ou des tiges. Il tète toujours, mais s'enhardit à goûter les plantes que les adultes apprécient. À partir de un an et demi ou deux ans, il sait reconnaître celles que consomme chaque jour un gorille. À cet âge, le jeune gorille est capable de se nourrir seul, mais il continue à téter sa mère jusqu'à ce que celle-ci le sèvre, généralement avant une nouvelle naissance.

Pendant la pause de la mi-journée, les bébés somnolent, confortablement installés contre les mamelles de leur mère. Pour les jeunes, très joueurs à tout âge, c'est un moment privilégié pendant lequel alternent jeux, galipettes, glissades sur le dos des adultes imperturbables, quand ils ne sont pas occupés à s'épouiller. Parfois, ils se reposent et se serrent alors contre la fourrure de leur mère somnolente. Les petits jouent entre eux mais aussi avec les adultes, qui leur témoignent toujours beaucoup de patience et d'affection. Pendant la nuit, le petit dort dans le nid maternel et cela jusqu'à ce qu'il doive céder sa place à un nouveau-né.

Chez les gorilles, en effet, l'intervalle entre les naissances varie entre trois ans et demi et quatre ans et demi. Comme 40 % des petits meurent avant l'âge de trois ans, une femelle n'élève avec succès qu'un jeune tous les sept ans environ.

1.5. Milieu naturel et écologie

Le gorille occupe une place privilégiée au sein du monde animal. Il n'est pas un prédateur puisqu'il a un régime totalement végétarien, mais, en raison de sa force physique impressionnante, il n'est pas non plus une proie : sauf le léopard, qui s'attaque aux jeunes ou aux animaux affaiblis, et l'homme, il n'a aucun ennemi naturel. Son domaine vital, dans les plaines comme dans les montagnes, est la forêt tropicale, un habitat aujourd'hui menacé.

Le nombre de gorilles survivant dans la nature n'est pas connu avec précision. On sait que les gorilles occidentaux de plaine sont de loin les plus nombreux, puisqu'ils avoisineraient 94 000 individus. On les rencontre disséminés dans une zone autour du golfe de Guinée, notamment au Congo, en Guinée-Équatoriale, au Cameroun, à l'extrême sud-ouest de la République centrafricaine. Une petite population est confinée aux forêts denses de l'est du Nigeria et de l'ouest du Cameroun. Ces gorilles, comme les autres, sont en danger. La forêt est en effet détruite à un rythme accéléré pour cultiver le sol. De plus, les villageois chassent tous les mammifères, y compris les gorilles, pour consommer leur viande.

Les gorilles orientaux sont beaucoup moins nombreux. Ceux des plaines, qui vivent dans les basses terres de l'est de la République démocratique du Congo, sont encore représentés par 3 000 à 5 000 individus, mais ceux de montagne rassemblentmoins de 700 animaux. Ils vivent dans les montagnes des confins de la République démocratique du Congo, du Rwanda et de l'Ouganda.

Forêt tropicale de plaine et de montagne

Les gorilles ne peuvent vivre que dans un milieu forestier humide. Ceux des plaines vivent dans la forêt tropicale primaire, à condition qu'elle ait un sous-bois riche en plantes herbacées ou ligneuses car ils ne montent pas, ou très peu, aux arbres ; ils se plaisent aussi dans la forêt secondaire, c'est-à-dire celle qui a repoussé après une coupe partielle, ou dans les champs à proximité des cultures.

L'habitat du gorille de montagne est également qualifié de forêt tropicale, mais il présente des caractéristiques particulières du fait de la combinaison de l'altitude, d'un riche sol volcanique et d'un climat très humide.

Sur les pentes inférieures des monts Virunga, les gorilles de montagne trouvent en abondance oseille, chardons et céleri sauvage, toutes plantes qu'ils apprécient et qui atteignent ici des tailles gigantesques ; ils peuvent aussi ramasser des mûres sauvages. Plus haut vient la zone des bambous, qui monte jusqu'à 3 000 m d'altitude. Y croissent beaucoup d'orties et une espèce géante de persil ressemblant à la fougère. Mais ce sont surtout les jeunes et tendres pousses de bambous jaillissant en pyramides qui attirent les gorilles. Ceux-ci s'aventurent encore plus haut, dans la forêt à Hypericum et à Hagenia, et dans la zone des séneçons et des lobélies géants, qui commence vers 3 300 m et comporte des bruyères arborescentes, telle l'Erica arborea, atteignant 6 m de haut. Les gorilles ne vont pas au-dessus de 3 800 m.

Ces forêts qu'on abat

La forêt tropicale africaine est menacée. Un peu partout, on l'abat pour le bois, pour faire place aux cultures ou, dans certains cas, à des exploitations industrielles. Autrefois, le déboisement n'avait pas de conséquences graves parce que les populations humaines, peu nombreuses et mal outillées, pratiquaient une agriculture itinérante. Les champs qu'elles abandonnaient se couvraient au bout de quelques semaines d'une végétation basse, foisonnante, convenant très bien aux besoins des gorilles. Mais, aujourd'hui, le déboisement est plus radical et a tendance à devenir permanent car il laisse la terre sans protection. Privé du formidable engrais naturel que constituent les feuilles tombées et les détritus de la forêt tropicale, le sol est livré à l'érosion des vents et de la pluie, ce qui entraîne, à la longue, la désertification et la stérilité.

Dans le monde sont ainsi abattus chaque année, selon les estimations de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) quelque 13 millions d'hectares de forêt, essentiellement tropicale, détruite par une agriculture inadaptée, un élevage du bétail intensif et aberrant ou une exploitation forestière outrancière qui ignore le reboisement. Les pertes nettes (une fois décompté le reboisement) s'élèvent à 7,3 millions d'hectares par an (soit 20 000 hectares par jour). C'est en Amérique latine et en Afrique que les pertes forestières sont les plus élevées. Ces destructions, entraînant la fragmentation, voire la disparition des habitats des animaux qui y vivent, tel le gorille, rendent toujours plus fragiles les populations de ces espèces.

2. Deux espèces de gorilles

Grâce à plusieurs programmes de recherche sur le terrain, on possède aujourd'hui une connaissance satisfaisante du gorille et de ses conditions de vie. Il existe pourtant encore des incertitudes sur la région d'origine de l'espèce et la façon dont celle-ci a évolué. On pense généralement que les gorilles vivaient tous originellement dans l'ouest de l'Afrique – là où habite encore le gorille occidental de plaine – et qu'ils étaient adaptés à un habitat de forêt tropicale. Par la suite, certains auraient migré pour coloniser la forêt montagneuse de l'est de l'Afrique, habitat actuel du gorille de montagne.

Le gorille a une tête particulièrement massive, avec un front bas et des arcades sourcilières très saillantes. Le tronc est volumineux et trapu. Les bras, plus longs que les jambes, sont, comme elles, très musclés et puissants. Le pelage est brun ou noir, mais sa longueur et sa coloration varient en fonction de la région du corps et de l'âge de l'animal. À partir de dix ans, chez le mâle, les poils du dos deviennent gris clair (dos argenté). Les jeunes peuvent avoir, dans la région anale, une petite touffe blanche qui donne l'impression d'un embryon de queue ; cette touffe disparaît vers quatre ans. Sur la face, les oreilles, les paumes, l'intérieur des mains, les plantes des pieds et le haut de la poitrine, la peau est noire et nue.

Le gorille vit surtout à terre. Lorsqu'il se déplace au sol, il progresse lentement et marche à quatre pattes, les membres antérieurs s'appuyant sur les deux premières phalanges des doigts.

Il collecte sa nourriture, surtout composée de feuilles et d'écorce, avec les mains et s'aide de ses dents pour extraire la partie comestible de la plante. À l'état sauvage, si son alimentation est suffisamment riche en eau, il ne boit jamais. D'ailleurs, le gorille craint l'eau et ne sait pas nager.

Les gorilles communiquent entre eux et ont un « vocabulaire » étendu : ils émettent au moins vingt-cinq sons distincts, parmi lesquels huit sont d'un usage fréquent. Ils ont aussi beaucoup recours aux mimiques.

Jusqu'au début des années 2000, on considérait que les gorilles formaient une espèce unique, représentée par trois sous-espèces : le gorille des plaines occidentales, le gorille des plaines orientales et le gorille de montagne. Or, des études génétiques ont montré que ces populations forment en fait deux espèces distinctes : le gorille occidental d'une part, le gorille oriental d'autre part. Le premier comprend deux sous-espèces, le gorille occidental de plaine et le gorille de la Cross River (représenté par une petite population découverte à la fin des années 1980) ; le second est représenté par le gorille oriental de plaine et le gorille de montagne.

2.1. Gorille occidental (Gorilla gorilla)

Gorille occidental de plaine, Gorilla gorilla gorilla. Encore le plus répandu, mais en danger critique d’extinction. Présent au Cameroun, en Guinée-Équatoriale, dans l'ouest du Congo, au Gabon, en Angola et dans le sud-ouest de la République centrafricaine. Pelage gris-brun, court, épais et rude. Chez le mâle adulte, la partie argentée s'étend à l'anus et aux cuisses. Dessus de la tête parfois brun-noir, roux ou blond. Bourrelets des narines mal délimités. Les effectifs sont estimés à environ 94 000 individus ; leur tendance est à la baisse.

Gorille de la Cross River, Gorilla gorilla diehli. Il est présent dans les forêts denses de l'est du Nigeria et de l'ouest du Cameroun. La sous-espèce est en danger critique d’extinction ; ses effectifs ne dépassent pas 250 à 300 individus, et la tendance est à la baisse.

2.2. Gorille oriental (Gorilla berengei)

Gorille oriental de plaine, Gorilla beringei graueri. Il vit uniquement dans l'est de la République démocratique du Congo. Chez les mâles adultes, la partie argentée se réduit à une zone dorsale où les poils sont courts. Le corps est plus large et puissant, le visage plus long, le nez et les narines sont plus étroits, avec un bourrelet régulièrement limité, les mâchoires et les dents sont plus longues que chez le gorille des plaines occidentales. Les effectifs sont compris entre 3 000 et 5 000 individus.

Gorille de montagne, Gorilla beringei beringei. Pelage beaucoup plus noir et plus fourni que les autres gorilles. Poils plus longs et plus denses, surtout sur la tête et les bras. Mâchoires et dents plus grandes ; visage plus court et plus large ; nez plus petit ; bourrelet des narines presque circulaire et régulier ; bras nettement plus courts que chez le gorille des plaines. Vivant à la limite orientale de l'aire de répartition des gorilles, il est réparti en deux populations. L'une habite la chaîne de montagnes des volcans des Virunga, aux confins de la République démocratique du Congo, du Rwanda et de l'Ouganda, jusqu'à 4 100 m. Ses effectifs sont évalués à environ 380 individus (2008).

La seconde population est confinée à la forêt impénétrable de Bwindi, dans le sud-ouest de l'Ouganda, à la frontière avec la République démocratique du Congo. Elle est estimée à environ 300 individus (2006). On note une lente remontée de ses effectifs depuis le début des années 2000, mais le gorille de montagne reste en très grand danger d'extinction.

          

GORILLE ORIENTAL

Nom :

Gorilla beringei

Famille :

Hominidés

Ordre :

Primates

Identification :

Plus grand primate sur Terre ; pelage brun ou noir, à l'aspect laineux ou luisant, plus épais chez les individus vivant en altitude

Taille :

De 1,40 m à 2 m (hauteur debout)

Poids :

Mâle : de 140 à 200 kg, femelle : de 70 à 110 kg

Répartition :

République démocratique du Congo, Rwanda, Ouganda

Habitat :

Forêts tropicales de plaine et de montagne

Régime alimentaire :

Végétarien

Structure sociale :

Groupe familial de 2 à 30 individus

Maturité sexuelle :

Mâle : 7 à 11 ans, femelle : 6 à 9 ans

Saison de reproduction :

Pas de saison marquée

Durée de gestation :

De 236 à 296 jours

Nombre de petits par portée :

1 (jumeaux rares) ; tous les 3 ans et demi à 4 ans et demi

Poids à la naissance :

1,5 kg

Longévité :

40 à 50 ans

Effectifs :

Entre 3 700 et 5 700 (estimations) pour les deux sous-espèces (gorille oriental des plaines : entre 3 000 et 5 000 ; gorille de montagne : 700)

Statut, protection :

Menacé, classé en Annexe I de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction) [interdiction de commerce]

 

2.3. Signes particuliers

Crâne

Le crâne des vieux mâles présente sur le dessus de la tête une bosse arrondie constituée de muscles et de graisse, le cimier. La crête occipitale – à la partie postérieure et inférieure de la tête – sert de surface d'insertion à la puissante musculature des mâchoires et de la nuque.

Nez et yeux

Le gorille a un nez élargi au niveau des ailes, avec de grandes narines aplaties. Son odorat est particulièrement fin. Un gros bourrelet sourciller protège les yeux, petits, enfoncés et rapprochés. Ils sont toujours bruns et le blanc de l'œil est pratiquement inexistant. La vue du gorille est très bonne et il voit en couleurs.

Oreilles

Elles sont toute petites, arrondies et presque cachées par les poils, mais l'ouïe est excellente.

Main

La main du gorille est courte et large, avec des doigts toujours noirs. Son pouce est très court : il n'atteint pas la base de l'index. Comme il est opposable à la paume et aux autres doigts – de même que chez les humains –, il permet à l'animal d'utiliser des outils. Ce type d'activité n'avait cependant jamais été observé jusqu'en 2005, date à laquelle une femelle gorille a été vue utiliser un bâton pour sonder la profondeur d'une rivière puis s'appuyer dessus pour la traverser sans dommage.

3. Origine et évolution du gorille

Avec le bonobo et le chimpanzé, le gorille est l'animal qui ressemble le plus à l'homme. D'où vient-il ? On pense que les primates ont fait leur apparition sur la Terre il y a environ 58 millions d'années, mais le déroulement de leur évolution est encore mal connu. Il est certain que, pendant longtemps, l'histoire des hommes et celle des grands singes africains (gorille, chimpanzé, bonobo) ont coïncidé ; elles pourraient n'avoir commencé à diverger que depuis 8 ou 9 millions d'années (Sahelanthropus tchadensis, ou Toumaï, le plus ancien membre de la lignée humaine connu à ce jour, vivait il y a 7 millions d'années). De nombreuses recherches paléontologiques confirment cette parenté entre l'homme et les grands singes africains, ainsi que des preuves génétiques. Les chromosomes comme les groupes sanguins de l'un et des autres présentent d'étonnantes similitudes. L'homme partage avec les grands singes entre 96 % (pour le gorille) et 98 % (pour le chimpanzé et le bonobo) de ses gènes.

Le gorille est le plus grand et le plus puissant de tous les singes. Il est aussi le moins arboricole : son manque d'agilité, dû à son grand poids, l'incite en effet à bouder les arbres, et il fait presque toujours son nid à terre. Deux espèces de gorilles, chacune divisée en deux sous-espèces, habitent notre planète : le gorille occidental (Gorilla gorilla), représenté par le gorille occidental de plaine (Gorilla gorilla gorilla), que l'on trouve au Cameroun, et le gorille de la Cross River (Gorilla gorilla diehli), dans le parc national de la Cross River (à cheval sur le Cameroun et le Nigeria) ; le gorille oriental (Gorilla beringei), représenté par le gorille oriental de plaine (Gorilla berengei graueri), qui habite dans l'est de la République démocratique du Congo, et le gorille de montagne (Gorilla beringei beringei), qui vit dans la chaîne de montagnes des Virunga, aux confins de la République démocratique du Congo, du Rwanda et de l'Ouganda.

Longtemps l'homme a considéré le gorille comme une « créature infernale mi-homme mi-bête » et l'a chassé par peur, pour manger sa chair ou pour l'enfermer dans des zoos ; dans ce dernier cas, on n'hésitait pas à tuer la mère afin de capturer l'enfant.

Aujourd'hui, cet animal est en principe partout protégé. Cependant, le gorille de montagne est extrêmement menacé par la disparition de la forêt tropicale conséquente à la déforestation, la mise en culture des terres sur lesquelles il vit et le braconnage (sa viande est encore en effet vendue sur les marchés ; elle fait partie de la « viande de brousse », qui inclut également la chair du chimpanzé). Le gorille de montagne souffre en outre des conflits armés dans une région au climat politique instable.

4. Le gorille et l'homme

Méconnus ou craints, les grands gorilles africains ont été redécouverts au xxe siècle. Les réglementations internationales prises pour les protéger réussiront-elles à les sauver de l'extinction, alors que leur habitat, la forêt tropicale africaine, disparaît et que braconniers et trafiquants les chassent encore ?

4.1. Protéger les gorilles contre trafiquants et braconniers

Si le gorille n'a pratiquement pas d'ennemis dans le monde animal, l'homme, pourtant son proche cousin, ne l'a guère épargné. Certes, il est aujourd'hui en principe protégé dans le cadre de la Cites (Convention de Washington) qui réglemente, sur le plan international, le commerce des plantes et des animaux en danger d'extinction et qui l'a inscrit à l'Annexe I, où figurent les espèces les plus menacées. La chasse comme la capture sont donc interdites dans les pays ayant une population de gorilles. Mais la réglementation n'est pas toujours appliquée avec rigueur. Un braconnage existe, qui alimente en viande de grands singes les marchés de certains pays africains. Accessoirement, il fournit aussi aux amateurs de trophées de gorilles des crânes qui seront transformés en lampadaires, et des mains, qui, une fois empaillées, serviront de cendriers. Dans les pays où l'on ne mange pas leur viande, ces animaux tombent parfois dans des pièges destinés à d'autres hôtes de la forêt tropicale et ils meurent dans des conditions dramatiques ; ou, s'ils parviennent à se libérer avec l'aide de leurs congénères, ils vivent pendant des mois avec de terribles blessures.

Certains trafiquants capturent ou font capturer des jeunes gorilles pour les revendre. En pareil cas, on tue la femelle et on prend son petit, qui sera envoyé à de riches particuliers désireux d'avoir un animal de compagnie original. Arraché brutalement à sa mère et à son milieu naturel, le bébé gorille risque d'abord de ne pas supporter le transport et de mourir en route, faute de soins appropriés. S'il parvient finalement jusqu'à sa « famille d'adoption », ses malheurs ne sont pas terminés, quelles que soient les bonnes intentions de celle-ci. Un grand singe n'est ni un chat ni un chien. C'est un animal sauvage, donc forcément inadapté à la vie domestique, et on lui rend un mauvais service en le forçant à vivre avec les hommes et comme eux. De toute façon, quand il grandit – et l'on sait quelle taille peut atteindre un gorille ! –, il faut l'envoyer dans un zoo. Parce qu'il est « sociable », le gorille fait normalement son apprentissage au sein du groupe familial qui l'a vu naître. Remettre dans la nature un jeune qui a été privé de cet apprentissage est très difficile, voire impossible, même si l'on s'est efforcé de lui apprendre à devenir autonome. Les humains ignorent bien des choses que les mères gorilles savent d'instinct…

Dans le passé, les zoos ont également effectué de sérieuses ponctions sur les populations de grands singes. À la fin de l'année 1976, sur les 497 gorilles vivant en captivité, 402 avaient été pris dans la forêt. Or, pour un singe qui parvenait au zoo, il y en avait entre cinq et dix – souvent même davantage – qui mouraient lors de la capture ou au cours du transport, effectué en général dans des conditions très pénibles. Le gorille est un animal de santé fragile, il est sujet aux mêmes maladies que l'homme, et notamment à la grippe et aux troubles de l'appareil respiratoire en général. Aujourd'hui, les captures dans la nature à destination des zoos ont nettement baissé à cause de la surveillance exercée, mais le prix payé pour un jeune gorille rend ce genre de commerce toujours attractif pour les trafiquants.

Les grands zoos nationaux ne se font généralement plus envoyer de gorilles capturés en Afrique. Ils effectuent des échanges entre eux et respectent une planification globale des élevages permettant de réduire le taux de consanguinité chez les petits qui naissent en captivité d'un nombre de parents forcément réduit. Par ailleurs, les zoologistes recommandent de procurer aux gorilles vivant en captivité des conditions d'existence se rapprochant le plus possible de celles qu'ils ont en liberté et que l'on connaît bien maintenant grâce aux études réalisées sur le terrain. Cependant, les grands singes ont besoin d'espace pour vivre à l'aise et rien ne peut remplacer leur milieu naturel, qu'il est impératif de préserver.

4.2. Gorilles dans la brume

On ne peut parler des gorilles sans évoquer le souvenir de Dian Fossey (1932-1985), morte pour les avoir aimés et défendus. Dans un livre publié en 1983, Gorilles dans la brume (Gorillas in The Mist), et dont a été  tiré un film (1989), elle raconte ses années passées parmi eux et les passionnantes observations qu'elle a faites sur leur vie, leur comportement, leurs mœurs familiales.

Arrivée, un beau jour de septembre 1967, dans le parc national des Volcans, au Rwanda, elle plante sa tente sur le petit replat de Karisoke, entre les volcans de Karisimbi et de Visoke, à plus de 3 000 m d'altitude, là où des brumes tenaces s'accrochent aux flancs des montagnes. Venue étudier les gorilles, l'intrépide chercheuse se fait un devoir de les suivre partout sur les terrains difficiles où ils évoluent, parmi des amas enchevêtrés d'orties, de céleris sauvages et de chardons. Pour susciter leur confiance, elle s'emploie à imiter leur comportement. Quand elle est près d'eux, elle marche à quatre pattes comme eux ou demeure de longues heures immobile pour ne pas les déranger, ou encore fait semblant de mâcher des feuilles. Elle imite leurs vocalises qu'elle enregistre au magnétophone. Grâce à ces techniques d'approche, elle excite d'abord leur curiosité puis gagne leur confiance et finit par être totalement acceptée par les membres des groupes qu'elle observe. Plusieurs fois, elle a même l'impression d'avoir, selon sa propre expression, « franchi la barrière séparant l'homme des grands singes ». Par exemple, le jour où l'un de ses préférés, Digit, lui entoure les épaules de son bras et lui tapote doucement et affectueusement la tête.

Digit est tué peu après par des braconniers qui lui coupent la tête et les mains pour en faire des trophées. Bouleversée par cet assassinat, Dian Fossey crée en 1978 le Digit Found (« Fonds Digit ») pour la préservation des gorilles — renommé en 1992 The Dian Fossey Gorilla Fund International (Fonds international Dian Fossey pour les gorilles) en hommage à l'emblématique éthologue.

Préserver ces animaux signifie, entre autres, mener une lutte implacable contre les chasseurs. Le 27 décembre 1985, la chercheuse est retrouvée morte à Karisoke, frappée à la tête de six coups de machette. Dian Fossey repose, comme elle l'avait souhaité, dans le petit cimetière de Karisoke, au milieu des tombes de ses amis gorilles victimes, eux aussi, des hommes. Mais son combat n'a pas été vain. D'autres chercheurs, à Karisoke et ailleurs, ont pris le relais.

4.3. Une mobilisation internationale

Les deux espèces de gorilles et leurs sous-espèces bénéficient, ensemble, de plusieurs programmes internationaux. Le Projet pour la survie des grands singes (GRASP, pour Great Apes Survival Projet), coordonné par le PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement) et l'Unesco, se concentre sur des stratégies d'implication des populations locales et de diminution de la pauvreté, sans lesquelles la protection de la biodiversité n'est pas réalisable. Le BeGo (Build environment for Gorilla), dirigé par l'agence spatiale européenne (ESA), et auxquels participent notamment le Programme international de corrélation géologique (PICG), l'Unesco, le WWF, l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et l'Institut pour la Conservation de la Forêt tropicale de l'Ouganda (ITFC), a pour but de réaliser des relevés topographiques précis (à l'aide des technologies satellitaires) de toutes les régions ou vivent les gorilles, pour faciliter leur protection sur le terrain.

Les efforts de conservation sont en particulier concentrés sur le gorille de montagne, qui compte parmi les mammifères les plus menacés au monde. L'attention a été attirée sur cette sous-espèce par les travaux de deux grands spécialistes, George Schaller en 1955 et, surtout, Dian Fossey de 1967 à sa mort, en 1985. Seule au début, puis aidée ensuite par toute une équipe de chercheurs, Dian Fossey a été l'initiatrice d'un vaste mouvement en faveur de la conservation des gorilles. Il s'agissait de mieux les connaître pour pouvoir, ensuite, mieux les protéger.

L'habitat du gorille de montagne, le parc national des Virunga (aux confins de la République démocratique du Congo, du Rwanda et de l'Ouganda) et la forêt impénétrable de Bwindi (Ouganda), est classé au patrimoine mondial de l'humanité (respectivement depuis 1979 et 1994). Le programme de sauvegarde du gorille de montagne et de son milieu naturel – organisé notamment par la National Geographic Society, le Dian Fossey Gorilla Fund International (DFGFI), le Fonds mondial pour la nature (WWF) et d'autres organisations non gouvernementales – comporte une aide à la recherche biologique dans les Virunga, recherche indispensable pour pouvoir gérer de manière durable une région sauvage. Parmi les premières actions entreprises figure, au milieu des années 1970, le déplacement de tout le bétail paissant dans le parc national des Volcans, mesure qui s'est révélée très bénéfique. Les effectifs et les moyens d'action des gardes ont également été renforcés ; une lutte efficace contre le braconnage impliquant des gardes bien formés et bien équipés. Le WWF finance également, autour du parc national des Virunga, la plantation d'arbres destinés à fournir aux populations du bois de chauffage, afin d'éviter que les arbres du parc ne soient coupés, endommageant l'habitat des gorilles.

Enfin, comme la conservation du parc nécessite d'importantes ressources, le programme inclut la promotion du tourisme dans la région : les amoureux de la nature et de la vie sauvage sont encouragés à venir observer les gorilles dans leur habitat. Parallèlement, les populations locales ont été sensibilisées aux actions entreprises en faveur de ces animaux, et de leur importance dans leur patrimoine. De façon générale, les programmes de sauvegarde des espèces comprennent toujours des actions d'éducation et de sensibilisation des populations locales, sans lesquelles rien ne saurait réussir.