Edgar Allan Poe, 1942, le Puits et le pendule

Edgar Allan Poe, 1942, le Puits et le pendule

« La mort eût été un soulagement »

« La vibration du pendule avait lieu dans un plan faisant angle droit avec ma longueur. Je vis que le croissant avait été disposé pour traverser la région du cœur. Il éraillerait la serge de ma robe, puis il reviendrait et répéterait son opération, encore et encore. (...)
Plus bas, plus bas encore, il glissait toujours plus bas. Je prenais un plaisir frénétique à comparer sa vitesse de haut en bas avec sa vitesse latérale. A droite, à gauche, et puis il fuyait loin, loin, et puis il revenait, avec le glapissement d'un esprit damné ! (...)
Mes yeux le suivaient dans sa volée ascendante et descendante avec l'ardeur du désespoir le plus insensé; ils se refermaient spasmodiquement au moment de la descente, quoique la mort eût été un soulagement - oh ! quel indicible soulagement ! »

Institut des Archives Sonores