retrait
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
En allemand : Verborgenheit.
Philosophie Contemporaine, Ontologie
Chez Heidegger, à la fois l'être en tant qu'il se réserve ou se retire et l'essence privative de la vérité comprise comme non-voilement.
En tant qu'elle est la méthode de l'ontologie, la phénoménologie doit faire voir le phénomène de l'être comme ce qui, de prime abord et le plus souvent, ne se montre pas, se tenant donc en retrait de l'étant tout en lui appartenant essentiellement.
L'être n'est pas quelque chose se cachant derrière les choses, mais ce qui se retire en étant le transcendens par excellence, selon une transcendance horizontale, immanente à l'étant. L'étant doit ainsi toujours être arraché à un retrait, conformément à l'entente grecque de la vérité comme aléthéia. Le phénomène qu'il faut faire ainsi apparaître est le phénomène de l'être en tant que tel, qui ne se trouve pas derrière l'étant phénoménal mais se cache pourtant dans le dévoilement de celui-ci. Il s'agit donc de faire voir le retrait de l'être comme ce qui est à voir dans ce qui se voit, mais ne se voit pas de prime abord. Or, le phénomène de l'être est aussi le sens de l'être, son ouverture. L'être est le sens, ce qui n'est pas dit dans ce qui est dit, et la phénoménologie est une herméneutique qui doit être reconduite vers une analytique existentiale, car seul le Dasein se caractérise par une compréhension de l'être.
Jean-Marie Vaysse
Notes bibliographiques
- Heidegger, M., Sein und Zeit (« Être et Temps »), § 7, Tübingen, 1967.
- Heidegger, M., Vom Wesen der Wahrheit (« De l'essence de la vérité »), Frankfort, 1976.