prudence
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Du latin prudentia, « prévoyance » ; traduction du grec phronesis, d'après Cicéron. En allemand : Klugheit
Morale
Sagesse pratique, constituant l'une des vertus cardinales, qui permet de réfléchir à ce qui convient dans la conduite de notre vie.
Kant définit la prudence comme habileté dans le choix des moyens qui nous conduisent à notre plus grand bien être(1). Les conseils de prudence ne sauraient donc être qu'hypothétiques, puisque l'action y est moyen pour un autre but, le bonheur. Kant parle de l'impératif pragmatique de la prudence et distingue « prudence privée » et « prudence par rapport au monde ». La prudence suppose donc du jugement et de l'esprit(2). En ce sens elle est ce que l'homme acquiert en dernier dans une perspective pédagogique(3). La culture de la prudence est destinée à former en l'homme le citoyen ; exclue de la moralité, elle entre alors dans le champ de la politique(4).
Elsa Rimboux
Notes bibliographiques
- 1 ↑ Kant, E., Fondements de la métaphysique des mœurs, deuxième section, trad. V. Delbos, Vrin, Paris, 1980, pp. 87-88.
- 2 ↑ Kant, E., Anthropologie du point de vue pragmatique, Ie partie, I, § 46, in Œuvres philosophiques, III, Gallimard, La Pléiade, Paris, 1986, p. 1022.
- 3 ↑ Kant, E., Réflexions sur l'éducation, chap. IV, trad. A. Philonenko, Vrin, Paris. 1966, pp. 132-133.
- 4 ↑ Aubenque, P., « La prudence chez Kant » in La prudence chez Aristote, PUF, Paris, 1986, pp. 186-212.