constantia
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Du latin, « stabilité », « constance », de constare, « se tenir fermement ».
Philosophie Antique
Chez les stoïciens, forme raisonnable des inclinations qui, débridées et excessives, deviennent des passions. Capacité qu'a le sage de ne pas être affecté par ce qui blesse les autres hommes et de le supporter avec fermeté.
Au sens strict, constantia est le terme utilisé par Cicéron(1) pour traduire la notion stoïcienne d'eupatheia, c'est-à-dire l'impulsion (impetus) sous sa forme raisonnable et contrôlée : par exemple, la joie est la forme raisonnable de l'impulsion dont le plaisir est la forme passionnée. Il y a trois constantiae fondamentales : joie, volonté et crainte(2).
Mais constantia désigne plus généralement la capacité du sage de ne pas être atteint par les injustices et les injures, et de manière générale par ce qui est insupportable aux autres hommes, en se laissant guider par la raison en toute circonstance et en restant maître de ses émotions(3). Paradoxalement, cette conception large de la constance vient du titre d'un traité de Sénèque que celui-ci ne semble pas lui avoir donné et où il n'emploie jamais le terme ; le titre du traité De la constance était Ni l'injustice ni l'injure n'atteignent le sage.
Jean-Baptiste Gourinat
Notes bibliographiques