a priori / a posteriori
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Termes latins signifiant « antérieur » / « postérieur » introduits par les scolastiques à partir d'Aristote : « ce qui vient avant » et « ce qui vient après ».
Distinction centrale chez Kant et dans l'épistémologie contemporaine. Depuis Kant, cette distinction est étroitement liée à celle entre jugements analytiques et synthétiques.
Philosophie Cognitive
Une connaissance est dite a priori si elle est indépendante de l'expérience, a posteriori si elle en dépend.
Associée à la distinction leibnizienne entre vérité de raison et vérité de fait, et à la distinction humienne entre « relations d'idées » et « questions de fait », ainsi qu'aux distinctions nécessité / contingence et certain / incertain, cette distinction a été introduite par Kant(1), qui la lie à l'opposition entre jugements analytiques et synthétiques. Les jugements analytiques (où le concept du prédicat est contenu dans celui du sujet) sont a priori, et les jugements synthétiques (où le concept du prédicat ajoute quelque chose à celui du sujet) sont a posteriori. Kant admet néanmoins des jugements synthétiques a priori, en particulier en mathématiques. La distinction connaît après lui diverses reformulations dans l'épistémologie contemporaine, en particulier au sein du positivisme logique, qui l'associe à une division entre des types de propositions vraies en vertu de leur signification et vraies en vertu de l'observation, et traite les propositions a priori comme de nature essentiellement conventionnelle.
La question de savoir s'il y a des connaissances a priori est centrale en théorie de la connaissance, car l'empirisme doute que la simple pensée ou les relations de signification puissent fournir des connaissances, et réduit l'a priori à ces relations, ou en niant, comme Quine(2), la validité de la distinction. La nature et la délimitation exacte des connaissances a priori sont loin d'être réglées.
Pascal Engel
Notes bibliographiques