Abdullah Abdullah
Homme politique afghan (Kaboul 1960).
Fils d'un père pachtoun et d'une mère tadjike, il devient, après avoir exercé l'ophtalmologie à Kaboul jusqu'en 1985, puis auprès des réfugiés afghans à l'hôpital de Peshawar, au Pakistan, conseiller spécial du commandant Ahmad Chah Masud en 1986 et combat à ses côtés dans les rangs de l'Alliance du Nord contre les Soviétiques et les talibans. De 1992 à 1996, il est porte-parole du ministre de la Défense de l'État islamique d'Afghanistan (dénomination du pays donnée par l'Alliance du Nord au pouvoir). Nommé vice-ministre des Affaires étrangères en 1997, il est ministre intérimaire des Affaires étrangères du gouvernement en exil de 1999 à 2001.
Lors de la conférence de Bonn, en décembre 2001, chargée de préparer l'ère post-taliban, il suggère le nom d'Hamid Karzai comme chef de l'administration provisoire de l'Afghanistan. Abdullah Abdullah est maintenu dans ses fonctions de ministre des Affaires étrangères par la Loya Djirga de juin 2002. Il y est reconduit au lendemain de l'élection de H. Karzai à la présidence de la République en 2004, jusqu'à ce que dernier décide de le limoger en avril 2006.
Abdullah Abdullah rejoint alors le Front national uni, la branche politique de l'Alliance du Nord, qui regroupe l'opposition, et se présente en tant que rival le plus sérieux du président sortant à l'élection présidentielle du 20 août 2009. Arrivé deuxième avec 30,6 % des suffrages derrière H. Karzai, il se désiste peu avant le second tour du scrutin prévu le 7 novembre, en raison des fraudes massives imputées au camp présidentiel au premier tour et après l'échec de négociations pour le partage du pouvoir. Les mêmes tensions réapparaissent lors de l’élection de juin 2014 : arrivé en tête du premier tour, il est battu au second par Ashraf Ghani mais conteste le résultat. Les deux hommes parviennent à un fragile accord en vue de créer un exécutif bicéphale et un gouvernement d’unité nationale.
Pour en savoir plus, voir l'article Afghanistan.