Donovan Leitch, dit Donovan
Auteur-compositeur-interprète de folk et de rock britannique (Maryhill, Glasgow, 1946).
Le futur leader du mouvement hippie anglais compose dès son adolescence et participe à des radio-crochets. L'émission télévisée Ready Steady Go ! le révèle. Ce talent précoce se traduit à dix-huit ans par un 45 tours, Catch The Wind, suivi peu après de Colours, deux très grands succès. Catch The Wind renvoie implicitement à Blowin'in The Wind, de Bob Dylan, auquel il sera souvent comparé. La filiation s'estompe vite, le jeune Écossais préférant un univers plus pacifique, dans la mouvance « peace and love ». Des morceaux comme Sunshine Superman (1966, № 1 aux États-Unis) l'imposent encore dans le public, qui apprécie son utilisation du sitar indien. La même année, il chante avec Joan Baez au Festival de Newport. Peu après, Mellow Yellow, ballade pop et lancinante, fait le tour du monde alors qu'il rejoint l'Inde pour une quête mystique. Il devient l'un des leaders du flower power, adepte de la méditation transcendantale, des drogues douces et de Lewis Carroll, bien exprimés dans sa chanson Hurdy Gurdy Man.
Une douce voix jamais oubliée. Donovan s'intéresse au jazz, avant d'enregistrer le tonique Goo Goo Barabajagal (Love Is Hot) auquel participe Jeff Beck. Avec son nouveau groupe, Open Road, il s'assure de jolis succès dans les festivals, dont celui de Wight en août 1970. Cette année-là, il joue le rôle-titre dans le Joueur de flûte de Hamelin — une comédie musicale de Jacques Demy —, en signe la bande originale et sort Open Road, un album qui s'inscrit dans la mouvance celtique, influence de l'Irlande, qu'il gagne pour échapper au fisc. Il connaît un dernier succès avec l'album Cosmic Wheels en 1973, puis entre dans une semi-retraite. Il participe néanmoins à plusieurs concerts, dont ceux en faveur d'Amnesty International en 1981 et en faveur du désarmement international à Los Angeles en 1982. En 1991, les iconoclastes Happy Mondays lui font un hommage surprenant en l'invitant à leur tournée. Cette invitation relance sa carrière, et le public redécouvre ce chantre inspiré de la paix et des douces hallucinations. En octobre 1996, la sortie de Sutras, produit par Rick Rubin, responsable de l'émergence d'une bonne partie du rap actuel, via son label Def Jam, prouve, grâce à ses mélodies gracieuses et surannées, qu'en dépit d'un effacement volontaire, le ménestrel pop reste une rock star.