Robert II le Pieux
(Orléans vers 972-Melun 1031), roi de France (996-1031), fils et successeur de Hugues Capet, qui l'associa au trône de son vivant (987).
En dépit d'un surnom dû au moine Helgaud, qui l'a dépeint comme un prince-moine, Robert le Pieux n'hésite pas à braver l'Église. Marié une première fois à Rozala, fille de Bérenger II, roi d'Italie, et veuve du comte de Flandre (988), il la répudie, puis épouse sa cousine au quatrième degré, Berthe, veuve du comte Eudes Ier de Blois. Excommunié et frappé d'anathème, il résiste plusieurs années, avant de renvoyer Berthe, qu'il remplace (vers 1003) par une autre grande héritière, Constance de Provence, dont l'entourage de Méridionaux raffinés scandalise la Cour.
Il affermit son pouvoir en favorisant la paix de Dieu, en luttant contre les seigneurs pillards du domaine royal, en revendiquant systématiquement les fiefs contestés : il annexe ainsi les comtés de Dreux (1015) et de Melun (1016) et impose son autorité à Sens (1016).
À la mort de son oncle Henri, duc de Bourgogne, il dispute sa succession au comte de Bourgogne Otte Guillaume. Ayant conquis difficilement le duché (1003-1016), Robert le confie à son fils, le futur Henri Ier (1015-1016). Mais, après avoir fait sacrer celui-ci roi de France en 1027, il reprend le gouvernement du duché, qu'il exerce conjointement avec lui jusqu'en 1031. Ainsi le domaine capétien a désormais, grâce à Robert II, une puissante assise territoriale, que lui fera perdre Henri Ier en abandonnant la Bourgogne à son frère cadet Robert Ier le Vieux (1032). Pourtant, vers 1019-1024, il n'a pu empêcher l'accession aux comtés de Troyes et de Meaux d'Eudes II de Blois, dont les entreprises hypothéqueront lourdement les premières années du règne d'Henri Ier.
Pour en savoir plus, voir l'article Capétiens.