Zo d'Axa
pseudonyme littéraire d'Alphonse Galland
Écrivain et journaliste français (Paris 1864-Marseille 1930).
Issu d'une famille bourgeoise, Alphonse Galland fit Saint-Cyr et s'engagea dans les cuirassiers. Bientôt dégoûté par la vie militaire, il déserta, et vécut en Belgique et en Suisse jusqu'à son amnistie, en 1889. Il devint alors une figure mythique d'une révolution radicale des comportements humains et sociaux. Il publia, à partir de 1891, une revue intitulée l'Endehors, à laquelle collaborèrent Octave Mirbeau, Sébastien Faure, Émile Henry, Saint-Pol-Roux, ou encore Georges Darien. Zo d'Axa s'y définissait comme étant en politique un « endehors », c'est-à-dire « celui que rien n'enrôle et qu'une impulsive nature guide seule, le passionnel complexe, le hors-la-loi, le hors d'école, l'isolé chercheur d'au-delà ». Il se proclamait en dehors non seulement des lois et des théories, mais même de l'anarchisme, opposant à toutes les règles le laisser-aller qui guide chacun vers ses emportements, ses douceurs, ses rages et ses instincts.
En 1892, il lança une souscription pour venir en aide aux enfants de Ravachol, lequel venait d'être exécuté. Il fut alors arrêté et emprisonné un mois à Mazas. De nouveau menacé d'arrestation, il préféra s'exiler, d'abord à Londres, puis il partit pour le Proche-Orient ; il fut arrêté à Jaffa en 1892 par le consul de France, et renvoyé en France où il fut emprisonné à Sainte-Pélagie jusqu'en 1894. Il mit cette détention à profit pour écrire De Mazas à Jérusalem (1895), récit de voyage également connu sous le nom de son édition belge, le Grand Trimard. Il publia alors la revue la Renaissance, puis, à partir de 1897 et jusqu'en 1899, la Feuille.
Il se moqua du système électoral en proposant, en 1899, de voter pour un âne baptisé Nul, qu'il promenait dans Paris, mais sa critique englobait également les électeurs, qu'il accusait de n'être que « des poires », parfaitement satisfaits du système. Il leur déclarait ainsi : « Ne protestez pas : une nation a les délégués qu'elle mérite. Pourquoi les avez-vous nommés ? Vous ne vous gênez pas, entre vous, pour convenir que plus ça change, et plus c'est la même chose, que vos élus se moquent de vous et ne songent qu'à leurs intérêts, à la gloriole ou à l'argent. Pourquoi les renommez-vous demain ? » (la Feuille, 1898). De 1900 jusqu'à son suicide, le 30 août 1930, il voyagea et vagabonda, allant jusqu'en Chine et en Amérique, et donnant encore quelques articles à diverses revues.