Omar Hassan Ahmad el-Béchir
Général et homme politique soudanais (Hosh Bannaga, Shendi, 1944).
Entré à l'académie militaire du Caire, parachutiste, il prend part à la guerre du Kippour contre Israël en 1973 avant de combattre, de retour au Soudan, l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA). Arrivé au pouvoir au terme du putsch du 30 juin 1989, il devient simultanément chef d'État, Premier ministre et chef des forces armées et, s'appuyant sur le Front national islamique d'Hassan al-Tourabi, instaure un régime sanglant et autoritaire régi par la charia.
Élu à la présidence de la République en mars 1996, il se résout, en 1998, à reconnaître le droit du peuple du Sud soudanais à l'autodétermination, mais la guerre civile continue. En 1999, il dissout le Parlement et décrète l'état d'urgence pour contrer la montée en puissance de son rival, al-Tourabi, avant de placer ce dernier en résidence surveillée en 2001.
Réélu à la tête de l'État en 2000 et cherchant à sortir son pays de l'isolement, el-Bachir s'engage à coopérer avec les États-Unis dans la lutte antiterroriste et escompte bénéficier d'une relative réhabilitation à la suite de la signature de l'accord de paix signé en 2005 entre le Nord arabo-musulman et le Sud chrétien et animiste. Mais, depuis mars 2003, une nouvelle rébellion ensanglante le pays à l'ouest, dans la région du Darfour, où les mêmes exactions, perpétrées dans le Sud pendant plus de vingt ans, se répètent dans le but de détruire une grande partie des groupes four, masalit et zaghawa.
Inculpé en mars 2009 par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité (ainsi que de génocide, en juillet 2010) au Darfour, et placé sous le coup d'un mandat d'arrêt international, il conserve le soutien de la Ligue arabe et de l'Union africaine et fait expulser plusieurs ONG présentes dans la région.
Il est réélu (avec 68,24 % des voix) en avril 2010, à l’issue d’une élection présidentielle boycottée par une partie de l’opposition (les deux seuls candidats susceptibles de le concurrencer se retirent) et marquée par de nombreuses irrégularités. Après l’accession du Soudan du Sud à l’indépendance en 2011, il doit affronter la remobilisation de l’opposition interne, réunie, en dépit de ses divisions, au sein d’un front commun. Alors que les tensions régionales perdurent, il est reconduit à la tête de l’État en avril 2015.
En avril 2019, à la suite de manifestations massives contre le régime, il est évincé par l’armée qui forme avec l’opposition un gouvernement de transition. Poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, il est traduit en justice à partir du mois d’août.
Pour en savoir plus, voir l'article Soudan.