Gonzalo Torrente Ballester

Écrivain espagnol (El Ferrol, Galice, 1910-Salamanque 1999).

Longtemps critique théâtral à la Radio nationale et professeur de littérature à l'université de Saint-Jacques de Compostelle (1936-1942), à l'université d'Albany (États-Unis), et enfin dans divers instituts privés jusqu'en 1980, après qu'en 1966 il se fut attiré les foudres de la critique en signant un texte contre la répression d'une grève des mineurs dans les Asturies et fut renvoyé de son poste d'enseignant à l'École navale, il est l'auteur de nombreux essais, nourris de ses multiples lectures (Cervantes, Heine, Byron, Hugo, Musset, Rubén Dario, Poe, Baudelaire, Dickens, Swift, Homère, Tolstoï, Joyce, Valle-Inclan,…) : Siete enayos en una farsa (1942) ; Literatura española contemporánea, 1898-1936 (1949) ; Teatro español contemporáneo (1957) ; El Quijote como juego (1975). En 1943, il avait publié son premier roman, Javier Mariño, suivi en 1946 de El golpe des Estado de de Guadalupe Limón, mais il ne connut qu'une célébrité tardive, après l'adaptation télévisée de sa trilogie Los gozos y la sombra (les Délices et les Ombres), parue entre 1957 et 1962, où il évoque les préludes de la guerre civile espagnole dans un village galicien. Imprégné de la culture galicienne, ce « seigneur des mots » se forgea un style personnel, caractérisé par un humour grotesque, parfois macabre et dédié à la construction d'un univers « fantastique réaliste » qu'on retrouve à travers une abondante œuvre romanesque dans laquelle il développa des thèmes qui lui étaient chers (amour, religion, péché et rédemption, mythe et réalité) : Don Juan (Don Juan, roman, 1963), Off-Side (1969), la Saga/fuga de J.B. (1972), Fragmentos des Apocalipsis (Fragments d'Apocalypse, 1977) ; La isla de los jacintos cortados (l'Île des jacinthes coupées, 1980), La princessa durmiente va a la escuela (1983), Quizá nos lleve el viento al infinito (1984), La Rosa de los Vientos (1985), Cotufas en el golfo (1986), Yo no soy yo, evidentemente (1987), Filomeno, a mis pesar (1988, Prix Planeta), Dafné y ensueños (Dafné et les rêves, 1989), Cronica del rey pasmado (1990), Las Islas extraordinarias (1991), La muerte del decano (1992), La novela de Pepe Ansúrez (1994), La boda de Chon Recalde (1995).

Il publia également un recueil de nouvelles (Ifigenia y otros relatos, 1987) et plusieurs essais : Ensayos criticos (1982), Compostella y su ángel (1984), Santiago de Rosalia de Castro (1989).

Élu à l'Académie royale espagnole (1975). Grand Prix national de littérature 1981, Prix 1982 du Prince des Asturies (avec Miguel Delibes), Prix Cervantès (1985).