sainte Thècle

Martyre chrétienne (probablement légendaire).

Sainte Thècle d'Iconium a-t-elle existé ou ne fut-elle jamais qu'une héroïne de roman chrétien ? Aussi loin que nous puissions remonter dans la documentation, nous retrouvons le personnage de fiction. Tertullien, dans son De baptismo, nous apprend que l'auteur des Acta Pauli et Theclae, un prêtre, fut démis du sacerdoce pour ce péché de littérature. Le roman racontait comment la belle Thècle, vierge d'Iconium en Palestine, convertie par saint Paul, suivit l'Apôtre dans ses voyages. Le récit de leurs tribulations, marquées de nombreux miracles, était propre à charmer un public avide de merveilleux.

Entre 430 et 470, en parut un double « remake » – d'abord la Vie, puis les Miracles – œuvre d'un autre prêtre lettré, peut-être ancien rhéteur, et lui aussi mal vu de la hiérarchie puisque son évêque, Basile de Séleucie, l'avait excommunié.

Le centre du culte se trouvait près de Séleucie d'Isaurie, en un lieu vite appelé Haghia-Thecla. Il s'y construisit dès la seconde moitié du ive siècle une belle basilique englobant le martyrium de la sainte, doté d'un tombeau vide puisque, selon la légende, Thècle, poursuivie, se réfugia dans une grotte qui se referma sur elle et près de laquelle s'éleva le sanctuaire. À ce dernier succéda vers 480 un second édifice, de vastes dimensions.

Haghia-Thecla fut l'un des plus fameux lieux de pèlerinage de l'Antiquité tardive. Le culte se propagea dans tout l'Orient, comme l'expriment bien les diverses mentions du Martyrologe hiéronymien : « à Séleucie », « en Asie (Mineure) », « en Orient ». Le phénomène s'étendit à l'Occident (une des plus anciennes basiliques de Milan était dédiée à la sainte), où il demeura vivace durant tout le Moyen Âge.

Fêtée le 23 septembre.