Naïm Suleymanoglou

(Naïm Suleimanov)

Haltérophile turc (Kircali, Bulgarie, 1967).

La vie de Naïm Suleymanoglu, haltérophile hors normes, est un véritable roman. Né bulgare sous le nom de Naïm Suleimanov, membre d'une minorité turque réprimée dans son pays, il décide très tôt de changer de nationalité et occupe les premiers temps de sa carrière à tenter d'échapper aux autorités bulgares. C'est chose faite en 1986, un an après son premier titre mondial, qui en a fait le plus jeune champion d'haltérophilie.

Après un an de mise au ban par la Fédération internationale, le petit prodige (1,49 m pour 60 kg), déjà sacré champion du monde juniors à 14 ans, peut alors concourir sous les couleurs de la Turquie, pour laquelle il raflera trois fois l'or olympique, les titres mondiaux en 1989 puis de 1991 à 1995, et une multitude de records. Grâce à sa force « surhumaine » – il soulève plus de trois fois son poids, soit 180 kg à l'épaulé-jeté –, il reste invaincu entre 1983 et 1992.

En 1988, lors des jeux Olympiques de Séoul, dont il est l'incontestable favori, il soulève 25 kg de plus que son suivant immédiat et bat l'un des quarante records du monde qui contribuent à sa légende.

Blessé après les Jeux, devenu héros dans son pays, il se laisse aller à la vie facile que lui permet son statut de star. Mais sa volonté de revenir au sommet est intacte. Malgré sa première défaite dans une compétition officielle aux Championnats d'Europe 1992, il s'impose haut la main lors des jeux Olympiques de Barcelone, avant de rééditer son exploit, quatre ans plus tard aux Jeux d'Atlanta, pour devenir le premier haltérophile triple champion olympique. (haltérophilie.)