Sirimavo Ratwatte Dissawa Bandaranaike

Femme politique sri lankaise (Ratnapura 1916-Kadawata, nord-est de Colombo, 2000).

Succédant à son époux, Solomon W. R. D. Bandaranaike, assassiné, elle devient présidente du parti de la Liberté du Sri Lanka (SLFP) et remporte les élections de juillet 1960, devenant chef du gouvernement. Elle impose le cinghalais comme langue officielle : l'opposition des Tamouls la conduit à décréter l'état d'urgence. Elle doit aussi faire face à l'hostilité du parti national uni (UNP) de Dudley Senanayake, conservateur et pro-occidental, inquiet de sa politique de contrôle de l'éducation et de la presse, et surtout de la nationalisation de certains secteurs économiques. Mise en minorité en décembre 1964 à l'Assemblée, battue aux élections de mars 1965, qui voient la victoire de l'UNP, Sirimavo Bandaranaike revient au pouvoir avec une majorité écrasante le 27 mai 1970, à la tête d'une coalition regroupant le SLFP, des trotskistes du LSSP et le parti communiste prosoviétique. L'orientation de gauche du nouveau gouvernement et sa diplomatie non alignée n'empêchent pas l'éclatement, en avril 1971, d'une insurrection d'extrême gauche. La répression est brutale. En 1972, une nouvelle Constitution fait de Ceylan la République du Sri Lanka. En 1975, le départ des ministres trotskistes concrétise le glissement du gouvernement vers le centre. L'année suivante voit son triomphe sur le plan international avec la réunion à Colombo, le 16 août, de la Ve conférence au sommet des pays non alignés, présidée par le Sri Lanka.

Cela n'empêchera pas la déroute du SLFP aux élections de juillet 1977, et la victoire de l'UNP, dirigé par Junius Richard Jayawardene. Sirimavo Bandaranaike, déchue de ses droits civiques par le Parlement en 1980, les recouvre en 1986. Candidate à l'élection présidentielle de 1988, elle échoue avec 45 % des voix, face au candidat de l'UNP, Ranasinghe Premadasa, mais son parti, le SLFP, retrouve à l'issue des législatives de 1989 un poids électoral considérable. Après la victoire de l'Alliance populaire (coalition de gauche réunie autour du SLFP) aux législatives de 1994, elle devient ministre sans portefeuille dans le gouvernement dirigé par sa fille, Chandrika Bandaranaike Kumaratunga. Cette dernière ayant été élue à la présidence de la République (novembre 1994), Sirimavo Bandaranaike retrouve une nouvelle fois le poste de Premier ministre. Elle renonce à cette fonction en août 2000, peu avant sa mort.

Pour en savoir plus, voir l'article Sri Lanka.