Ry Cooder
Guitariste et compositeur de rock américain (Los Angeles 1947).
Dès 1965, le jeune virtuose écume la côte ouest en compagnie de Taj Mahal, au sein d'un groupe créé pour l'occasion, The Rising Sons. Sa réputation d'excellent guitariste et de spécialiste du bottleneck (cylindre d'acier glissant le long des cordes) fait vite le tour de la région. Après avoir été embauché par le fameux Captain Beefheart, le temps de l'enregistrement de son premier album, Safe As Milk, Ry Cooder se retrouve requin de studio auprès des plus grands (Little Feat, Randy Newman, Van Dyke Parks et les Rolling Stones dans Let It Bleed). Cette carrière de mercenaire ne l'empêche pas d'enregistrer, en 1970, un premier album remarqué, à base de reprises de vieux blues. Désormais, ce guitariste hors pair va développer une œuvre exigeante et contrastée, explorant au gré de ses disques tous les aspects d'une guitare embarquée dans de fantastiques glissandos (notre homme aime à jouer tex mex avec Flaco Jiminez, et ne déteste pas, durant les années 1970, des incursions dans le style hawaïen).
Le style Cooder. Avec l'album Jazz, en 1978, et surtout avec le très rock Bop Till You Drop, l'année suivante, Ry Cooder accède soudain à une immense popularité. Son style clair, rehaussé d'un son léché, fait des miracles et l'impose comme un des spécialistes du genre auprès de tous les fans de la six-cordes. L'année suivante, ce musicien subtil signe la musique du film The Long Riders. Désormais, Cooder va se spécialiser (parallèlement à des albums solo toujours très soignés : Showtime en 1976, Borderline en 1980, The Slide Area en 1982 …) dans ce travail que peu de rockers ont osé aborder. On retrouve sa musique dans plusieurs films de Walter Hill, mais c'est sans conteste grâce à celui de Wim Wenders Paris, Texas, en 1984 (dont il signe une B.O. lancinante et aérée), que le grand public le reconnaît enfin. En 1987, après avoir donné un coup de main à son vieil ami John Hiatt (Bring The Family), Ry Cooder revient à sa carrière solo avec Get Rhythm, un de ses meilleurs disques. Quelques années plus tard, en 1992, il retrouve John Hiatt en intégrant le groupe Little Village (en compagnie de Nick Lowe et Jim Keltner). Il collabore aussi à l'excellent Talking Timbuklu (1993) du chanteur de blues malien Ali Farka Toure et retourne au cinéma (Geronimo, de Walter Hill, en 1993). Personnage discret, compositeur raffiné, Ry Cooder reste avant tout « un musicien pour musiciens », dont le mérite sera d'avoir démocratisé un jeu « slide » (avec bottleneck) emprunté au blues du Sud. En 1997, il se rend à Cuba pour enregistrer avec quelques-uns des meilleurs musiciens de l'île, un album chaleureux et lumineux.