Roger Vailland
Écrivain français (Acy-en-Multien, Oise, 1907-Meillonnas, Ain, 1965).
Les circonstances familiales le conduisent à poursuivre ses études au lycée de Reims, où il anime une petite revue, Apollo, avec ses condisciples, puis crée le groupe des « simplistes » avec J. Sima, R. Daumal et R. Gilbert-Lecomte, qui sera à l'origine du Grand Jeu. En 1925, il est à Paris, où il prépare sa licence de lettres. Il approche les surréalistes, qui condamnent (1929) son activité journalistique et surtout l'apologie qu'il aurait faite du préfet Jean Chiappe (en fait, il s'agit d'un simple entrefilet de circonstance). Il devient un compagnon de route du Parti communiste, participe au conflit mondial comme correspondant de guerre et combat dans la Résistance. Son pamphlet le Surréalisme contre la révolution (1948) règle ses comptes avec A. Breton et ses amis, déjà apparus dans le roman Drôle de jeu (1945). Vailland se donne l'image du libertin moderne (Monsieur Jean, 1959), héritier du xviiie s., qu'il analyse dans un recueil d'essais (le Regard froid, 1962) ou dans son Éloge du cardinal de Bernis (1956), et qu'il illustre dans ses romans. Les Mauvais Coups (1948), Beau Masque (1954), 325 000 francs (1955), la Loi (prix Goncourt 1957), la Fête (1960), la Truite (1964) tentent de concilier ses idées sociales avec son ironie et son détachement en des récits de facture serrée. Vailland quitta le Parti communiste après l'invasion de la Hongrie (1956).