Robert Hutchings Goddard
Ingénieur et physicien américain (Worcester, Massachusetts, 1882-Baltimore 1945).
Studieux mais de santé fragile, il manifeste très tôt des dispositions pour les sciences et les techniques. La lecture, à 16 ans, de la Guerre des mondes, de Herbert George Wells, stimule son intérêt pour l’espace. Il étudie la physique à l’Institut polytechnique de Worcester, dans le Massachusetts (1904-1908), puis à l’université de cette ville où, en 1911, il obtient son doctorat et est nommé professeur. Il entreprend alors, à titre privé, des travaux théoriques et pratiques sur les fusées, qu’il poursuivra jusqu’à sa mort et qui feront de lui l’un des grands précurseurs en ce domaine.
Tout en expérimentant des fusées à poudre, il réfléchit à la propulsion à liquides, qui lui semble plus prometteuse. Après l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, il travaille, en Californie, à la mise au point d’engins militaires, dont l’un sera l’ancêtre du bazooka. La guerre finie, il reprend ses essais de fusées. En 1919, il publie A Method of Reaching Extreme Altitudes (Une méthode pour atteindre des altitudes extrêmes), un ouvrage resté une référence, dans lequel il dresse le bilan de ses travaux et présente les fusées et leurs potentialités. Le 16 mars 1926, à Auburn, près de Worcester, il lance la première fusée à ergols liquides : celle-ci, au cours d’un vol de 2,5 s, accompli à la vitesse maximale de 100 km/h, s’élève à 12,5 m avant de retomber à 56 m de sa rampe de lancement.
À Worcester puis, à partir de 1930, près de Roswell, dans le Nouveau-Mexique, Goddard procède jusqu’en 1941 à de nombreux autres essais, soit statiques, soit en vol (l’une de ses fusées, en 1937, atteindra l’altitude de 9 000 pieds [2 740 m]). Il définit et met au point les constituants fondamentaux de la fusée (turbopompes, moteurs orientables, système de refroidissement des moteurs, pilotage aérodynamique et par déflecteur de jet, stabilisation gyroscopique, systèmes de lancement automatiques et séquentiels, systèmes de récupération par parachute, etc.), sans parvenir à intéresser à ses travaux le gouvernement et les autorités militaires de son pays. Mais, après l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, la marine américaine le charge de travailler à la mise au point de moteurs-fusées à poussée variable et d’un propulseur d’appoint à liquides pour aider au décollage des hydravions lourds. Il meurt, d’un cancer à la gorge, peu après la fin de la guerre.
L’importance de son œuvre (plus de 200 dépôts de brevets) ne sera reconnue qu’après sa disparition. En 1959, son nom sera donné à l’un des centres spatiaux de la NASA, à Greenbelt, dans le Maryland.