René Caillié
Explorateur français (Mauzé 1799-La Baderre 1838).
Pauvre et orphelin, attiré dès son enfance par les voyages, il part pour le Sénégal en 1816. Il se joint en 1819 à l'expédition du major Gray au Boundou et, de Bakel, revient à Saint-Louis. En 1824-1825, il séjourne chez les Maures braknas, sous prétexte de se convertir à l'islam, puis se rend en Sierra Leone. Le grand départ pour le Soudan a lieu du rio Nuñez le 19 avril 1827, Caillié se faisant passer pour un Égyptien musulman regagnant son pays. Il traverse la Guinée par le Fouta-Djalon, puis le Ouassoulou et est immobilisé par le scorbut à Timé, non loin de Tengrela, d'août 1827 à janvier 1828. Par le nord de la Côte-d'Ivoire, il gagne la région de Sikasso, le Minianka et Djenné, où il séjourne un mois avant de descendre en pirogue le Bani, puis le Niger. Il arrive ainsi à Kabara et entre dans Tombouctou le 20 avril ; il en part le 4 mai pour Araouan avec une caravane. Après la traversée du Sahara, il parvient à Fès, Rabat et Tanger, où il embarque le 27 septembre sur une goélette française. À Paris, il reçoit la médaille d'or promise par la Société de géographie au premier voyageur qui rapporterait le récit de sa visite à Tombouctou. Jomard, secrétaire général de la Société, l'aide à rédiger son Journal d'un voyage à Tombouctou et à Jenné publié en 1830, qui sera un grand succès, quoique les Anglais l'aient accusé d'imposture. Si Caillié n'était pas un savant comme Barth, son esprit d'observation s'est révélé remarquable, et son témoignage reste fondamental. Il se retira en Saintonge et mourut oublié.