Raúl Castro Ruz

Castro (Raul)
Castro (Raul)

Homme politique cubain (Birán, district de Mayari, 1931).

1. L’engagement révolutionnaire

Comme son frère aîné, Fidel Castro Ruz, il fait ses études à l'université de La Havane, où il fait partie des Jeunesses communistes et participe à l'assaut de la caserne de la Moncada et à l'expédition de 1956. Après la victoire de la révolution de 1959, il devient commandant en chef des Forces armées révolutionnaires (FAR) et ministre de la Défense (fonctions qu'il conserve jusqu'en 2008) ; à ce titre, il transforme un mouvement de guérilla en une armée de professionnels et édifie l'appareil de sécurité de l'État. Second secrétaire du parti communiste cubain (PCC) depuis sa création en 1965, et premier vice-président du Conseil d'État et du Conseil des Ministres (1976-2008), il contrôle, depuis 1989, les secteurs clés de l'économie cubaine.

2. La succession

Officiellement désigné en 2001 comme successeur de son frère Fidel, il assume à titre provisoire le pouvoir – à la suite de la maladie de ce dernier – de juillet 2006 à février 2008, avant d'être élu président du Conseil d'État en février 2008. Déjà promoteur de la timide ouverture du système économique dans les années 1990, il poursuit dans cette voie – jusqu’à permettre, en 2010, le licenciement de quelque 500 000 fonctionnaires et leur réorientation vers des activités privées ainsi que la suppression partielle du livret d’approvisionnement – tout en affichant une stricte orthodoxie politique dans les pas de son frère, toujours influent malgré son affaiblissement. En avril 2011, le PCC l’élit officiellement au poste de premier secrétaire et approuve sa nouvelle politique économique et sociale.

Pour en savoir plus, voir l'article Fidel Castro Ruz.

3. Vers la fin de l’isolement

Sous la direction de Raúl, Cuba resserre ses relations avec la Russie mais cherche également à diversifier ses partenariats, obtenant la levée des sanctions par l'Union européenne et s'efforçant de normaliser ses relations avec les États-Unis (dont l'embargo est progressivement assoupli) ainsi qu'avec le Mexique. En juin 2009, alors que le président cubain a d'emblée écarté une éventuelle réintégration de son pays dans cette organisation (jugée obsolète), la décision de l'Organisation des États américains (OEA) de lever l'exclusion de Cuba en vigueur depuis 1962, constitue une nouvelle étape vers la fin d'un isolement activement recherché.

Les atteintes aux droits de l’homme en restent l’un des principaux obstacles : les démarches de l’Église cubaine et du gouvernement espagnol, la grève de la faim de plusieurs prisonniers politiques qui entraîne la mort de l’un des leurs en février 2010, et les manifestations des épouses et des mères de ces derniers (les « Dames en blanc »), incitent finalement R. Castro à assouplir les conditions de détention et à libérer une cinquantaine de détenus mais, pour l’heure, à condition qu’ils s’exilent.

La normalisation se poursuit cependant jusqu’au rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis en juillet 2015.

4. L'adoubement du dauphin

En avril 2018, tout en conservant la direction du PCC, R. Castro (âgé de 86 ans) laisse sa place au vice-président Miguel Díaz-Canel (58 ans) dont il a appuyé l’ascension politique depuis 2003. Cette transition se déroule alors que l’île traverse une phase critique marquée notamment par la renaissance de tensions avec les États-Unis depuis l’accession à leur présidence de Donald Trump et par l’affaiblissement de l’« Alliance bolivarienne » (lancée par le Venezuela et Cuba en 2004) en Amérique latine.

Pour en savoir plus, voir l'article Cuba.

Castro (Raul)
Castro (Raul)
  • 2006 Pour des raisons de santé, Fidel Castro Ruz délègue ses pouvoirs à son frère Raúl, actuel ministre de la Défense et successeur désigné (31 juillet).
  • 2008 Fidel Castro renonce officiellement à la présidence du Conseil d'État : son frère, Raúl, lui succède (19 février).
  • 2010 Le dialogue entre l'Église catholique de Cuba et le dirigeant Raúl Castro permet la libération graduelle de 52  prisonniers politiques appartenant au « groupe des 75 », opposants condamnés à de lourdes peines de prison en 2003 (juillet).