Pietro Nenni
Homme politique italien (Faenza 1891-Rome 1980).
Après avoir participé à l'agitation révolutionnaire à Ancône en juin 1914, il milite pour l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés des Alliés, puis il est mobilisé et part pour le front. Il entre au parti socialiste en 1921 et devient rédacteur en chef de Avanti ! Opposé au fascisme, il s'exile en France à partir de 1926. Secrétaire du parti socialiste en exil (1931), il signe avec le parti communiste italien un pacte d'unité d'action (1934) et devient commissaire politique des Brigades internationales en Espagne (1936). Il revient en France après la défaite. Arrêté par la Gestapo en février 1943 et livré à la police italienne, il est interné puis libéré à la chute de Benito Mussolini. À nouveau secrétaire général du parti socialiste italien en juin 1944, il devient vice-président du Conseil (1945-1946) puis ministre des Affaires étrangères (1946-1947). Jusqu'en 1953, il demeure fidèle à sa ligne d'unité d'action avec les communistes, ce qui provoque en 1947 la sécession des sociaux-démocrates (P.S.D.I.) de Giuseppe Saragat. Après 1953, il cherche à nouer le dialogue avec la Démocratie chrétienne ; il s'éloigne du P.C.I. après les événements de 1956, appuie la politique d'« ouverture à gauche » d'Amintore Fanfani et devient vice-président du Conseil du gouvernement d'Aldo Moro de 1963 à 1968. Cette politique provoque le départ en 1964 de l'aile gauche de son parti et la réunification, de 1966 à 1969, du P.S.I. et du P.S.D.I. au sein du P.S.U., dont il devient le président. Mais l'unité est rompue dès juillet 1969 et Pietro Nenni renonce au portefeuille des Affaires étrangères qu'il détenait depuis un an ainsi qu'à la présidence du parti. En 1971, il est de nouveau élu président du parti socialiste.