Pierre Arditi
Acteur français (Paris 1944).
Avec son élégance, ses yeux noirs charmeurs et ses tempes grisonnantes, Pierre Arditi incarne l'image du séducteur. Son succès et sa capacité de travail lui valent aujourd'hui d'être l'un des comédiens français le plus souvent présents, au cinéma comme à la télévision ou au théâtre.
Après des débuts au théâtre avec Marcel Maréchal, qui, à partir de 1965, le fera jouer dans de nombreuses pièces (l'Opéra du monde, de Jacques Audiberti ; Mille Francs de récompense, de Victor Hugo ; Cripure, de Louis Guilloux ; Roméo et Juliette, de Shakespeare ; Puntila et l'Amour puni, de Bertolt Brecht), Arditi apparaît au cinéma au côté de Nathalie Nell dans l'Amour violé (1977), de Yannick Bellon, puis accepte un rôle dans Mon oncle d'Amérique (1979), d'Alain Resnais, film illustrant les thèses comportementalistes d'Henri Laborit. Cette première collaboration d'Arditi avec Resnais est décisive. Cette même année, il contribue à faire connaître en France l'œuvre de Vaclav Havel, en jouant dans Audience et Vernissage au festival d'Avignon.
Désormais lancé, Arditi tourne sans interruption avec les meilleurs réalisateurs français, mais surtout avec Alain Resnais, dans La vie est un roman (1983), l'Amour à mort (1984) – où il forme avec Sabine Azéma un couple de cinéma que l'on retrouvera régulièrement dans les films de Resnais –, Mélo (1986) – qui lui vaut le César du meilleur second rôle –, Smoking/No Smoking (1993) – pour lequel il obtient le César du meilleur acteur –, On connaît la chanson (1997), une merveille d'originalité qui remportera de nombreux prix, puis Pas sur la bouche (2003) et Cœurs (2006).
Il apparaît également dans Agent trouble de Jean-Pierre Mocky (1987), Plaisir d'amour de Nelly Kaplan (1991), le Hussard sur le toit de Jean-Paul Rappeneau (1995), Hommes, femmes, mode d'emploi (1996) et Hasards ou Coïncidences (1998) de Claude Lelouch, L’un reste, l’autre part de Claude Berri (2005), ou encore le Grand Appartement de Pascal Thomas (2006).
Pour la télévision, après avoir marqué les esprits dans le rôle de Blaise Pascal dans le film éponyme de Roberto Rossellini en 1972, il est un remarquable Esterhazy dans l'Affaire Dreyfus (1994), d'Yves Boisset, et un non moins convaincant Villefort dans le Comte de Monte-Christo (1997), de Josée Dayan, où, comme pour ses rôles au cinéma, il excelle dans le registre dramatique.
Ce charmeur sensible et frénétique (environ cinq films par an) avoue qu'il mourrait s'il ne jouait pas... Ces dernières années, sa carrière théâtrale a été notamment marquée par un immense succès, « Art », une pièce de Yasmina Reza qui reçoit un Molière en 1995, ainsi que par Faisons un rêve (2007), de Sacha Guitry.