sainte Philomène

Sainte fictive (imaginée au xixe siècle).

Le 25 mai 1802, on ouvrit dans la catacombe de Priscille, sur la via Salaria, au nord de Rome, une tombe creusée dans la paroi. Elle était fermée par trois briques sur lesquelles était peint en rouge : LVMENA PAX TE CVM FI. Cette inscription était accompagnée de divers symboles : ancre, palme, flèches, feuilles de lierre… À côté des ossements était une fiole qu'on considéra comme une « ampoule de sang ».

Sur cela on bâtit une légende : le corps ne pouvait être que celui d'une martyre percée de flèches. Il suffisait de renverser les mots pour trouver son nom : Pax tecum Filumena (« Paix avec toi, Philomène »). Le chanoine François de Lucia obtint ces reliques le 8 juin 1805, et les apporta dans sa paroisse de Mugnano, dans le royaume de Naples.

On obtint des miracles, et la réputation de la jeune martyre se répandit rapidement. Les archéologues furent plus réservés. Les symboles ne sont pas mystérieux et conviennent à tout chrétien. L'inscription avait été volontairement brouillée pour être réemployée. La personne ensevelie à cet endroit est anonyme et a vécu après la fin des persécutions.

Le culte, autorisé au xixe siècle, trouva dans le curé d'Ars un zélateur enthousiaste, mais a finalement été interdit au xxe siècle.