Claude Paoletti

Biologiste et biochimiste français (Paris 1928-Boulogne-Billancourt 1994).

Élève de l'École de santé navale de Bordeaux (1946), puis de la faculté des sciences de Paris, il est docteur en physiologie et biochimie en 1958. Directeur du département de pharmacologie à l'Institut Gustave-Roussy en 1964, il y installe le premier laboratoire de biochimie-enzymologie associé au CNRS en 1970. Il est l'un des premiers chercheurs à mettre en évidence l'existence de facteurs hématopoïétiques circulants, ainsi que le rôle de la transferrine dans le transport intracellulaire des métaux. De 1967 à 1968, il décrit, avec Jean-Bernard Le Pecq, la technique de fluométrie, aujourd'hui considérée comme une référence. Après un séjour aux États-Unis, au cours duquel il acquiert des connaissances en enzymologie de l'ADN, il s'intéresse aux propriétés antitumorales de différentes molécules organiques hétérocycliques et isole des molécules naturelles au pouvoir antitumoral ainsi que des dérivés synthétiques, pouvant accroître leurs effets pharmacologiques. En 1972, il prend la direction du laboratoire de Pharmacologie et de Toxicologie fondamentale du CNRS à Toulouse et découvre en 1975 le 9–hydroxyellipticine, molécule active en chimiothérapie cancéreuse. Professeur invité à l'université de Stanford en 1980, 1981 et 1983, il étudie les processus biochimiques de réparation de l'ADN dus à l'action d'agents antitumoraux. De 1984 à 1989, il dirige des recherches destinées à obtenir des oligonucléotides antisens capables d'inhiber sélectivement certains gènes, dont les oncogènes. Directeur du département des sciences de la vie du CNRS de 1988 à 1992, il avait rejoint la Fondation Edmond de Rothschild à la tête de l'Institut de biologie physico-chimique afin de créer un service de contrôle des messages génétiques dans les eucaryotes.