Pépin le Bref
(Jupille vers 715-Saint-Denis 768) maire du palais (741-751), puis roi des Francs (751-768).
1. Maire du palais (741-751)
Fils cadet de Charles Martel et de Rotrude, il hérite de la Bourgogne, de la Neustrie et de la Provence, et gouverne avec son frère aîné Carloman (741-747). Ils emprisonnent leur demi-frère, Griffon, triomphent des révoltes qui ont suivi la mort de Charles Martel, en particulier chez les Alamans (742, 744, 746), et jugent prudent, pour ôter tout prétexte institutionnel aux révoltes des ducs nationaux, de rétablir un Mérovingien (→ Childéric III, 743-751).
Les deux frères, qui aident saint Boniface dans l'évangélisation de la Germanie, le chargent de réformer le clergé franc (742-744).
2. Roi des Francs (751-768)
2.1. L'avènement de la dynastie carolingienne
Seul maire après l'abdication de Carloman (747), Pépin triomphe d'une nouvelle insurrection en Bavière, où reparaît Griffon (748-749) ; la Bavière reste alors soumise à Pépin jusqu'à la majorité de son duc, Tassilon (763). Sur l'avis favorable (et sollicité) du pape Zacharie, le maire dépose Childéric III, puis se fait élire roi des Francs par l'assemblée des grands et oindre par saint Boniface (fin 751), fondant ainsi la dynastie des Carolingiens.
2.2. Au secours du pape
Élu non seulement du peuple, mais aussi de Dieu, Pépin légitime par le sacre son usurpation (en 754). Le pape Étienne II vient à Ponthierry solliciter son appui contre Aistolf, roi des Lombards. Pour l'obtenir plus facilement, il sacre personnellement une deuxième fois Pépin le Bref et ses deux fils (754). Ainsi est instaurée l'hérédité de la royauté.
En contrepartie, Pépin oblige Aistolf par deux fois (754, 756) à abandonner l'exarchat de Ravenne, Narni et Comacchio, dont le caolingien fait aussi donation à Saint-Pierre (donation de Pépin, 756). Cet acte marque la naissance de l'État pontifical.
Dans le même temps, Pépin enlève la Septimanie aux musulmans (752-759) et, après une longue lutte (760-768) contre le duc Waifre, il annexe l'Aquitaine à son royaume.
À l'intérieur du royaume, il reprend la politique de réforme de l'Église franque commencée par Carloman et le pape Boniface ; il réorganise l'administration palatiale et restaire le monopole royal sur la monnnaie. Enfin, avant de mourir il partage ses États entre ses fils Carloman et Charles (→ Charlemagne).
Pour en savoir plus, voir l'article Carolingiens.