Norodom Sihanouk
(Phnom Penh 1922-Pékin 2012) , roi (1941-1955 et 1993-2004), puis chef d'État (1960-1970) du Cambodge, arrière-petit-fils de Norodom Ier.
Le père de l’indépendance du Cambodge (1941-1955)
Placé sur le trône par les autorités coloniales, Sihanouk accepte sans trop se compromettre l'indépendance octroyée par le Japon, qui a pris le contrôle de l'Indochine en 1945. Par l'accord du 7 janvier 1946, Paris accorde l'autonomie dans le cadre de l'Union française. En 1947, Sihanouk promulgue une Constitution ; deux ans plus tard, il obtient une indépendance limitée. Les difficultés politiques l'amènent à exercer le pouvoir personnel pour trois ans (1952) et à réclamer de la France l'indépendance du Cambodge, qui est assurée le 9 novembre 1953.
À la tête de l'État (1955-1970)
Après un référendum triomphal (février 1955), Sihanouk abdique en faveur de son père Suramarit et s'installe à la présidence du Conseil. Avec l'appui des États-Unis, Sihanouk modernise le pays. À la mort de son père (avril 1960), un référendum lui permet de prendre le titre de chef de l'État. En janvier 1961, il devient en outre président du Conseil, poste qu'il abandonne en 1968, tout en restant chef de l'État : durant toutes ces années, Sihanouk a comme souci principal d'empêcher que la guerre du Viêt Nam ne s'étende à son royaume.
Prisonnier des Khmers rouges
Renversé par le coup d'État de Lon Nol du 18 mars 1970, Sihanouk s'exile à Pékin, où il forme un Gouvernement royal d'union nationale khmer (GRUNK) en liaison avec les Khmers rouges. Il revient au Cambodge en septembre 1975, après la victoire des Khmers rouges, mais il est assez vite éliminé de la direction du GRUNK, puis mis en résidence surveillée.
La pacification du pays (1982-2004)
Après la chute des Khmers rouges, violemment hostile au régime pro-vietnamien mis en place, Sihanouk doit regagner Pékin en 1979. Appuyé par la Chine, et malgré ses réticences à l'égard des Khmers rouges, il anime un gouvernement de coalition de 1982 à 1988. Participant dès 1987 au règlement politique du conflit, il devient en 1991 président du Conseil national suprême chargé d'administrer provisoirement le Cambodge et regagne Phnom Penh. À nouveau roi en 1993, il encourage la réconciliation nationale tout en se retirant progressivement de la vie politique avant de laisser le trône à son fils Norodom Sihamoni en 2004.
Pour en savoir plus, voir l'article Cambodge.