Marie de Gournay
Femme de lettres française (Paris 1566-Paris 1645).
Enthousiasmée par les Essais de Montaigne, Marie Le Jars de Gournay rencontre l'écrivain bordelais à Paris (1588). L'amitié née entre le philosophe de cinquante-cinq ans et l'érudite de vingt-deux ans et leur admiration réciproque montrent que Montaigne sait goûter chez une femme une autre science que la « science du ménage ». D'elle, sa « fille d'alliance », Montaigne dit : « Si l'adolescence peut donner présage, cette âme sera quelque jour capable des plus belles choses […] », et il ajoute, à sa manière si personnelle : « Le jugement qu'elle fait des premiers Essais, et femme, et en ce siècle, et si jeune, et seule en son quartier […] c'est un accident de très digne considération ».
Après la mort de Montaigne, elle donne la première édition posthume des Essais (1595), suivie de onze autres (1595 à 1635).
Auteur d'une œuvre d'inspiration romanesque et future « Précieuse » parisienne, elle rassemble ses œuvres dans l'Ombre de la demoiselle de Gournay. Elle y défend, contre l'école de Malherbe, la tradition de la Pléiade [Renaissance], qu'elle croit voir refleurir chez des poètes baroques, tels que Du Perron et Jean Bertaut.