Marguerite d'Angoulême ou Marguerite de Navarre
(Angoulême 1492-Odos, Bigorre, 1549), femme de lettres et reine de Navarre, fille de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, et de Louise de Savoie.
1. Sœur aînée de François Ier
Sous la direction de Blanche de Tournon, elle reçoit une éducation soignée : elle apprend l'italien, le latin, un peu de grec. Mariée en 1509 au duc d'Alençon, elle voit son frère François monter sur le trône (→ François Ier) et devient le centre de son élégante cour. Elle joue un rôle politique important, notamment pendant le voyage en Espagne (1525), pour obtenir de Charles Quint des conditions avantageuses. Veuve, elle se remarie, en 1527, à Henri d'Albret, roi de Navarre, dont elle eut Jeanne d'Albret, mère d'Henri IV.
2. Proche des réformateurs
Elle profite de son crédit pour soutenir les évangéliques du cénacle de Meaux (→ Lefèvre d'Étaples), protège les réformateurs Louis de Berquin et Étienne Dolet. Elle fait relâcher Clément Marot emprisonné (1526), apprécie le non-conformisme d'un Bonaventure des Périers.
3. Auteure d'une œuvre d'inspiration religieuse et profane
Deux ans avant sa mort, elle publie les Marguerites de la Marguerite des princesses (1547). Dans les Dernières Poésies (le Navire, Prisons), elle exprime ses déceptions et s'abandonne à Dieu dans un élan mystique. Il y a en elle le besoin d'une vie religieuse intense, dont on découvre le secret dans le Miroir de l'âme pécheresse (1531), et, parallèlement, le goût de la joie : Rabelais lui dédie le Tiers Livre, et, pour se distraire, elle écrit l'Heptaméron (publié en 1559), dont les contes légers proches de la tonalité du Décaméron de Boccace, cachent un profond spiritualisme. On lui doit aussi la Comédie de la Nativité et des comédies profanes : Trop, Prou, Peu, Moins (1544) et la Comédie de Mont-de-Marsan (1548).
Pour en savoir plus, voir les articles Marguerite d'Angoulême (Littérature), humanisme.