Marcel Bleustein-Blanchet
Publicitaire français (Enghien-les-Bains 1906-Paris 1996).
Pour résumer, il faudrait avoir son génie du slogan, lui qui lança sur les murs et les ondes « Brunswick, le fourreur qui fait fureur », « André, le chausseur sachant chausser », ou « Du pain, Du vin, Du Boursin ». Ce qu'il y a de sûr, c'est que son entreprise – le deuxième groupe publicitaire européen implanté dans 52 pays et employant 7 000 personnes – est « garantie pour longtemps », pour reprendre la célèbre ritournelle radiodiffusée qu'il créa pour l'entreprise de ses beaux-frères Lévitan. Ce « père de la pub » était fils d'Abraham Bleustein, un négociant en meubles d'Enghien-les-Bains. Il était né sous le signe du Lion, dont il fera l'emblème de son groupe. Ses études à l'école primaire de la rue de Clignancourt à Paris vite expédiées, il travaille dans le magasin de son père, qu'il surprend bientôt lorsqu'il lui annonce son intention de « vendre des courants d'air ». À 20 ans, il fonde Publicis : « Publi, comme publicité, six comme 1926 ». Le premier, il a l'idée d'utiliser la radio comme support publicitaire : à 23 ans, il est millionnaire ; à 34 ans, il est ruiné. La guerre fait de ce passionné d'aviation, un pilote de la France libre, sous le pseudonyme de Blanchet. Quand il revient, il apprend à piloter la pub « aux instruments » : il innove en passant un accord avec l'IFOP, et devient un « maître ès opinions », consulté par Mendès-France, Antoine Pinay, Edgar Faure ou Chaban-Delmas. À Londres, de Gaulle l'avait invité à « monter plus haut. Il y a moins de monde ». Marcel Bleustein-Blanchet a bien suivi le conseil : du deux-pièces cuisine du 17 faubourg Montmartre au sommet des Champs-Élysées.
Mais sa plus grande fierté était d'avoir créé, le 15 mars 1960, la Fondation pour la vocation qui a déjà distingué près de 1 000 lauréats : hommage à son père qui lui avait laissé choisir sa voie ; preuve de sa philosophie de l'optimisme qu'il plaçait à la base de la publicité.