Mahinda Rajapakse
Homme d'État sri-lankais (Weeraketiya, province du Sud, 1945).
1. Membre du parti pour la Liberté du Sri Lanka (SLFP)
Entré en politique en 1970 en succédant à son père comme député de la circonscription de Beliatta, dans le Sud de l’île, sur une liste du parti pour la Liberté du Sri Lanka (SLFP), il perd son siège en 1977 avant de retrouver le Parlement aux élections suivantes de 1989. Ministre du Travail de 1994 à 2001 dans le gouvernement de Chandrika Bandaranaike Kumaratunga – présidente de la République de 1994 à 2004 – il prend la tête de l’opposition entre les élections anticipées de 2002, remportées par l’UNP, et de 2004, à l’issue desquelles l’Alliance pour la liberté du peuple uni (UPFA), menée par le SLFP (dont il devient le vice-président), revient au pouvoir avec une majorité relative.
2. L’accession à la présidence de la République
Nommé alors Premier ministre, il remporte de justesse (50,2 % des voix) l’élection présidentielle de 2005 avec une plateforme alliant la fermeté face à l’insurrection et au terrorisme des Tigres de libération l’Eelam tamoul (LTTE), et un programme économique de centre gauche. Après une série d'offensives victorieuses dans l’est de l’île (juillet 2007), il parvient à réunir l’ensemble des forces politiques derrière sa politique sans concession contre les Tigres, ce qui contribue à la défaite de ces derniers en mai 2009. Fort de cette victoire, il est réélu pour un second mandat avec près de 58 % des suffrages en janvier 2010, face à l’ancien commandant en chef des armées Sarath Fonseka – qui est par la suite écarté après avoir été condamné par une cour martiale pour corruption. Aux élections législatives qui suivent, l’UPFA frôle la majorité des deux tiers en remportant 144 sièges sur 225. Un processus de réconciliation incluant des négociations avec les représentants politiques de la minorité tamoule est alors lancé. Accusé par ses opposants de porter atteinte à la liberté d’expression et d’investigation, et de vouloir renforcer les prérogatives présidentielles, M. Rajapakse reste populaire au sein de la majorité cinghalaise, tout particulièrement dans le sud du pays.
3. La défaite de 2015
En dépit d’une forte croissance économique entre 2010 et 2014, les fruits de la reconstruction sont très inégalement répartis et la corruption se développe. Le Sri Lanka reste très divisé, le nord du pays, bien que pacifié tardant à se relever de la guerre. Les discussions entre le pouvoir et la minorité tamoule s’enlisent, tandis que le président tend à confisquer le pouvoir au détriment du Parlement. La militarisation des provinces du Nord, au nom de l’unité nationale, porte atteinte à l’État de droit et contribue à l’agrégation des oppositions face aux dérives autoritaires du président. Sous-estimant la capacité de mobilisation de ses adversaires et perdant certains de ses soutiens, M. Rajapakse est battu par son ancien allié et ministre, Maithripala Sirisena, à l’issue de l’élection présidentielle anticipée de janvier 2015.
Pour en savoir plus, voir l'article Sri Lanka.