Ménélik II
(Ankober 1844-Addis-Abeba 1913), négus d'Éthiopie (1889-1913).
Fils du ras (roi) du Choa, il est, à la mort de ce dernier (1855), pris en otage à Magdala par Théodoros, mais s'enfuit et se proclame roi (1865). S'assurant l'aide de divers pays européens, qui lui fournissent des armes, il intrigue contre Jean iv, qui le reconnaît pour l'héritier du trône. Il profite de l'invasion mahdiste pour s'emparer du pays galla et du Harar (1887), unifie le Tigré et l'Amhara avec le Choa et, en remplacement d'Entotto, fonde la nouvelle capitale d'Addis-Abeba (1889). Négus l'année suivante, il négocie par l'intermédiaire du ras Makonnen le traité d'Uccialli avec l'Italie (mai 1889), qui instituait, à la faveur d'un double texte italien et amharique, un protectorat de fait sur l'Éthiopie ; il dénonce le traité, dont il ne connaissait que la version amharique, en 1893. L'Italie, après la défaite d'Adoua (1896), reconnaît l'indépendance de l'Éthiopie. Ménélik poursuit l'unification de l'Empire par une série de campagnes militaires, à l'ouest, au sud et à l'est d'Addis-Abeba, jusqu'en 1898. Aidé de Makonnen, il modernise l'Éthiopie : abolition de l'esclavage, développement de l'instruction, concession à la France de la construction de la voie ferrée Djibouti-Addis-Abeba. Paralysé (1906), il se retirera en 1907, confiant la régence pendant la minorité de son petit-fils au ras Tessemma. À la disparition de celui-ci (1911), Lidj Iyassou prendra le pouvoir sans attendre la mort de Ménélik.