Louis Néel

Physicien français (Lyon 1904-Brive 2000).

Spécialiste du magnétisme, il a consacré de nombreux travaux à l'étude de l'hystérésis et des domaines élémentaires ferromagnétiques ; il a introduit les notions nouvelles d'antiferromagnétisme et de ferrimagnétisme, complétant les théories de P. Curie, P. Weiss et P. Langevin. Ses contributions capitales à l'étude du magnétisme ont conduit à de très nombreuses applications aux aimants permanents et aux matériaux magnétiques à haute fréquence ; elles lui ont valu le prix Nobel de physique en 1970.

Ancien élève de l'École normale supérieure, il est reçu premier à l'agrégation de sciences physiques, en 1928. La même année, il entre à l'Institut de physique du globe de Strasbourg, dans le laboratoire de P. Weiss, qui oriente sa carrière vers l'étude du magnétisme. Docteur ès sciences en 1932, il décrit, la même année, une nouvelle forme de magnétisme, l'antiferromagnétisme, qui ne sera observée que quelques années plus tard. Mobilisé en 1940 au Centre de recherches de la marine, à Clermont-Ferrand, il met au point une ingénieuse méthode de protection des navires contre les mines magnétiques, appelée neutralisation, qui consiste à communiquer aux bâtiments une aimantation permanente égale et opposée à l'aimantation induite par le champ magnétique terrestre. La guerre finie, il rejoint Grenoble, comme professeur à la faculté des sciences (1946-1976). Il y poursuit ses travaux sur le magnétisme, apportant en 1947 une seconde contribution fondamentale à ce domaine en découvrant et en expliquant le ferrimagnétisme. Parallèlement, il joue un rôle essentiel dans le développement scientifique et technique de la région grenobloise. Il installe dès 1946 ce qui va devenir le Laboratoire d'électrostatique et de physique du métal du C.N.R.S., puis est nommé en 1954 directeur de l'Institut polytechnique de Grenoble et encourage la création, par le Commissariat à l'énergie atomique, du Centre d'études nucléaires de Grenoble, dont il devient le premier directeur (1956-1971). Au cours des années 1980, il jouera encore un rôle déterminant dans l'implantation à Grenoble du Laboratoire européen de rayonnement synchrotron (ESRF). [Académie des sciences, 1953.]