Louis Christophe Hachette
Éditeur français (Rethel 1800-château du Plessis-Piquet, aujourd'hui Le Plessis-Robinson, 1864).
Fils d'une lingère subvenant seule aux besoins de la famille, il manifeste très tôt un goût prononcé pour les études. Après sa scolarité au lycée Louis-le-Grand (où il fut le condisciple d'Émile Littré), il est reçu à l'École normale supérieure. Celle-ci étant supprimée en 1822 (les ultras de la Restauration ne pouvaient tolérer ce « repaire de libéraux »), il doit interrompre son cursus. Mais il n'abandonne pas son intérêt pour les livres et la connaissance ; il achète, en 1826, une petite librairie dans le VIe arrondissement et devient éditeur, prenant pour devise Sic quoque docebo (« Ainsi j'enseignerai quand même »).
Son premier ouvrage publié est un livre en rapport avec l'instruction publique : Annales des concours généraux. Viendront ensuite beaucoup d'autres. Sa première grosse entreprise est un dictionnaire grec-français, en attendant l'énorme Littré qui clôturera presque sa carrière. Après la loi Guizot (1833) faisant obligation à toutes les écoles d'avoir des livres, Louis Hachette reçoit une grosse commande du ministère de l'Instruction publique (500 000 Alphabets des écoles, 100 000 Livrets élémentaires de lecture).
L'éditeur ne se cantonne pas au domaine scolaire. S'inspirant des méthodes britanniques de diffusion du livre, il crée des bibliothèques de gare (initiative très controversée au début) : les voyageurs peuvent se procurer des livres peu onéreux pour se distraire pendant leur trajet ; les Relais H seront, un siècle et demi plus tard, le résultat de l'évolution de cette idée. Il parvient à convaincre George Sand, Lamartine et bien d'autres grands auteurs d'accepter que leurs livres s'y trouvent. Victor Hugo et Jules Michelet figurent parmi les écrivains édités par Louis Hachette, qui innove encore dans le domaine de la littérature de jeunesse en publiant tous les romans de la comtesse de Ségur dans la fameuse « Bibliothèque rose ». Cette collection fait date dans l'histoire de l'édition. Louis Hachette fait également l'acquisition du fonds Hetzel, l'éditeur de Jules Verne.
Quand Louis Hachette meurt, il est à la tête d'une très grosse entreprise qui s'étend sur 10 000 m2 boulevard Saint-Germain. (→ Groupe Hachette.)