Juan Manuel Fangio
Coureur automobile argentin (Balcarce, près de Mar del Plata, 1911-Buenos Aires 1995).
Considéré unanimement comme l'un des plus grands pilotes de course de tous les temps, Fangio a été cinq fois champion du monde des conducteurs de formule 1 (en 1951 et de 1954 à 1957).
Fils d'un maçon italien émigré, Juan Manuel Fangio débuta comme mécanicien et essayeur de voitures. Très vite, il se fait remarquer par la vitesse de sa conduite. En 1938, il construit sa propre monoplace et, en 1939, se distingue dans de dangereuses courses à travers la cordillère des Andes, mais c'est en Europe, à Reims, que commence et finit sa carrière.
Pilote virtuose, reconnaissable à sa tenue fétiche (serre-tête bleu, chemisette jaune et lunettes noires) et prenant des risques extrêmes en plusieurs occasions, notamment dans la terrible courbe de Lesmo, à Monza, en Italie, en 1952, ou aux Vingt-Quatre Heures du Mans de 1955, marquées par un terrible accident, il devint très rapidement l'idole des foules.
Sa carrière européenne avait commencé assez tard puisqu'il avait plus de trente-sept ans. Cela se passait en 1949, alors qu'il avait gagné sa première course en 1940 dans le Grand Prix d'Amérique du Nord, sur Chevrolet. Entre cette date et 1958, année de sa retraite, il inscrivit 63 victoires à son palmarès.
Ses cinq titres de champion du monde furent obtenus sur des voiture de quatre marques différentes : il pilota d'abord une Alfa-Romeo, puis, en 1954, une Maserati, avant de passer en cours de saison chez Mercedes. L'année suivante, il fit toute la saison pour la marque allemande, aux côtés de son ancien rival Stirling Moss. En 1956, il était au volant d'une Ferrari, et, en 1957, d'une Maserati. Au cours des 51 Grands Prix qu'il a disputés, il a remporté 24 victoires, obtenu la pole position à 28 reprises et établi 23 fois le record du tour. Il a en outre remporté la Panaméricaine en 1953. En tête du classement en 1950 au départ du dernier Grand Prix de la saison, celui d'Italie, Fangio fut victime d'une double panne mécanique, une double rupture de soupapes sur les deux voitures utilisées successivement, l'obligeant à laisser le premier titre de champion du monde à son compatriote Nino Farina.
Enlevé par les hommes de Fidel Castro en 1958, il se retire de la course la même année, à quarante-sept ans.
Il géra ensuite un important patrimoine, représenta la firme Mercedes-Benz, et s'attacha à la découverte de nouveaux talents. Son nom, universellement connu, fut repris dans une expression populaire bien connue des Français, « Va donc, hé ! Fangio ! », qui désigna un automobiliste trop pressé.
Son record de cinq titres de champion du monde n'allait être battu que par l'Allemand Michael Schumacher en 2003. (→ compétition automobile.)